Marseille : la RTM va dépenser 2,253 millions d’euros pour réparer les portes du tramway

Erreur de rédaction de contrat à plus de 2 Millions d’euros…

Et cette même équipe voulait se lancer dans la rédaction d’un contrat de 25 ans pour des marchés de partenariat de déconstruction et construction de 34 écoles ?!

Ouch …

“Nous sommes une maitrise d’ouvrage forte !” …

et bah voilà … ça va défriser la barbe de certains !

Publié le 14 août 2019 – William ALLAIRE – Territoires, Article en ligne ici : https://www.tpbm-presse.com/marseille-la-rtm-va-depenser-2253-millions-d-euros-pour-reparer-les-portes-du-tramway-3092.html

Marseille : la RTM va dépenser 2,253 millions d'euros pour réparer les portes du tramway
Bombardier – Les rames “Flexity” fournies par Bombardier souffrent d’une usure précoce des vis sans fin.

Douze ans seulement après leur mise service, les rames du tramway marseillais montrent des signes de fatigue. La RTM va injecter 2,253 millions d’euros pour remplacer les vis qui permettent l’ouverture des portes des 26 premières rames du réseau.

2,253 millions d’euros HT : c’est le montant que va injecter la Régie des transports métropolitains (RTM) dans les travaux de remise en état des portes des 26 premières rames de tramway du nouveau réseau de tram’ phocéen. Douze ans après leur mise en service, ces rames « Flexity » fournies par le fabricant canadien Bombardier* souffrent d’une usure précoce des vis sans fin, éléments clefs du mécanisme d’ouverture des portes. La RTM doit donc procéder à leur remplacement. Mais plutôt que de mandater un prestataire à même d’effectuer une simple réparation de ces fameuses vis défectueuses, voire de demander à Bombardier de prendre en charge cette remise à neuf, l’exploitant doit se tourner vers KBSF** (Tinqueux, Marne), l’entreprise allemande sous-traitante du constructeur canadien qui a fourni les vis défectueuses.

La démarche pourra sembler paradoxale : payer un prestataire qui n’a pas respecté son engagement en matière de fiabilité, voilà qui interroge. Mais dans cette affaire, la RTM est pieds et poings liés, victime du manque de vigilance des services de la communauté urbaine Marseille-Provence Métropole (MPM), autorité organisatrice de la RTM à l’époque du lancement du marché d’achat des rames du tram’ en 2004. Dans le marché conclu avec Bombardier, MPM et son exploitant la RTM n’avaient pas pris soin de s’arroger la propriété de la documentation technique permettant la maintenance des dites portes. Pas si grave nous direz-vous : il suffisait de demander à l’entreprise de la fournir a posteriori, y compris moyennant paiement…

Marché sans fin, comme les vis…

Seul hic explicité en toutes lettres par la RTM : « KBSF ne veut pas aujourd’hui vendre cette documentation qui est indispensable pour connaître le mode opératoire de montage ». A défaut de pouvoir se tourner vers un autre industriel à même de garantir la remise à niveau d’un matériel fourni par un concurrent, l’exploitant a donc dû se résoudre à solliciter le sous-traitant responsable du dysfonctionnement. Le secret industriel va ainsi permettre à KBSF d’encaisser 2,253 millions d’euros pour permettre aux usagers de la RTM d’éviter de se heurter aux portes closes de leur tramway… Ces derniers qui sont également contribuables espèrent simplement que le marché attribué le 24 juillet dernier a cette fois prévu la mise à disposition du manuel de montage…

* Les 26 rames « Flexity » livrées en juillet 2007 par Bombardier ont représenté un coût unitaire d’environ 2,1 millions d’euros (soit un coût global de 54,5 M€). Ces dernières ont ensuite été allongées en 2012 (de 32 à 42 mètres par l’ajout de deux modules) moyennant une dépense supplémentaire de 23 M€ (réglée par MPM). En 2013, MPM et la RTM ont fait l’acquisition de six rames supplémentaires pour l’extension du réseau de tram’ sur la rue de Rome.
** Knorr-Bremse Systèmes Ferroviaires (KBSF) France est la filiale française de la branche rail du groupe allemand Knorr-Bremse (Munich) et emploie plus de 160 personnes sur son site de Reims et sur les sites de ses clients en France. La filiale française a réalisé un chiffre d’affaires de 59,3 M€ en 2017.