La Ville lance son audit sur les écoles à 6 millions d’euros

Article publié sur Madeinmarseille : https://madeinmarseille.net/46330-audit-ecole-conseil-municipal/

Le conseil municipal a voté un audit sur l’état des 444 écoles de Marseille. Il devrait être réalisé cet été par un bureau d’études spécialisé pour un coût de 6 millions d’euros. La Ville “court-circuite” ainsi le diagnostic que l’État prévoyait de rendre à la rentrée.

« Faisons la radioscopie complète de ces écoles », a lancé le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin lors du Conseil municipal de ce lundi. Une fois encore, la question de l’état des écoles marseillaises n’a pas manqué de faire débat dans l’hémicycle municipal. Et ce, même si le tribunal a donné un coup d’arrêt à la délibération d’autorisation de lancement du partenariat public-privé (PPP) pour la reconstruction des écoles de Marseille.

Benoît Payan (PS), Jean-Marc Coppola (PCF) et les membres du collectif anti-PPP (devenu collectif pour la Rénovation des écoles) ont en effet déposé la pétition qui a récolté 15 361 signatures, qui « exige une rénovation des écoles ! »

Dans le même temps, la Ville a fait voter un diagnostic technique des bâtiments scolaires de la ville de Marseille. Il devrait être rendu à la rentrée prochaine. « La démarche de la Ville est d’introduire vérité et clarté dans un débat biaisé », a lancé le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, « Pour qu’on nous dise enfin de manière claire et précise ce qui va et ce qui ne va pas ».

444 écoles diagnostiquées durant l’été

C’est donc dans le cadre d’un marché public que seront choisies les entreprises spécialisées pour cet audit. Selon Jean-Claude Gondard, directeur général des services de la Ville de Marseille, la municipalité a provisionné pour cette étude 6 millions d’euros; espérant que l’État participe à hauteur de trois millions d’euros.

« Les audits pourront se dérouler au mois de juillet, et peut-être en août », précisait Jean-Claude Gondard, en amont du conseil municipal. « Il faudra sûrement plusieurs bureaux d’audit. Nous aurons ainsi, à la rentrée, une monographie école par école ».

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Cinq mois pour passer au crible les écoles marseillaises

L’État des écoles de Marseille fait débat depuis de nombreuses années. En 2016 déjà, la ministre socialiste de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, demandait un diagnostic précis, et établissait un programme de remise à niveau du parc d’établissements de premier degré marseillais. Elle exprimait le 28 mars dernier dans les colonnes de Libération, les difficultés à travailler avec la Ville de Marseille : « La situation des écoles marseillaises relève d’une incurie au long cours ».

Najat Vallaud-Belkacem en 2016 à Marseille

En novembre 2018, à la suite du drame de Noailles, l’actuel ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, annonçait de son côté un nouvel audit des bâtiments scolaires. Il a été lancé cet hiver sous la forme d’un questionnaire auprès des directeurs des 444 écoles de la ville.

Dans la même ligne, en février 2019, la députée LREM de Marseille, Cathy Racon-Bouzon, déposait un amendement à la loi sur l’école de la confiance. Ce dernier demande que le gouvernement remette un rapport sur l’état du bâti des écoles à Marseille avant le 30 septembre. C’est dans le même temps que le diagnostique engagé par la Ville de Marseille, et voté ce matin, devra être rendu. Cinq mois donc pour passer au crible les écoles marseillaises. La majorité municipale mise ainsi sur son propre audit, jugeant celui de l’État incertain.

L’audit de l’État « mourra de sa belle mort »

En effet, pour le chef de la majorité municipale LR, Yves Moraine, « l’audit de l’État n’avance pas, on ne sait rien, il se base sur une loi non votée, sur l’avis de directeurs d’école qui ne sont pas des spécialistes… Il sortira au mieux en janvier 2020 au lieu du 30 septembre annoncé. Nous, on confie cette mission à des bureaux d’étude spécialisés, dont c’est le métier, indépendants, agréés ». 

Avec son audit, la majorité municipale espère rendre caduque le diagnostic voté au niveau parlementaire. « Il mourra de sa belle mort », promet Yves Moraine. À suivre…