Ecole Bugeaud … Encore et encore ….

Ce mardi 11/06, le blocage continue à l’école Bugeaud (13003).
Huit mois après l’inondation de huit classes qui avait déjà donné lieu à un blocage de l’établissement, il est cette fois question de sécurité, d’hygiène et disons-le clairement, de « désespoir, résume Sabrina. Cela fait plusieurs mois que, le soir, l’école est squattée par de jeunes adultes qui sautent le grillage avec beaucoup de facilité, s’alcoolisent, prennent des stupéfiants et font leurs besoins dans les toilettes des enfants ».

Résultat, le matin, « les Atsem retrouvent toutes sortes de bouteilles d’alcool fort ou de bières, des préservatifs usagés et les toilettes dans un état qu’on vous laisse imaginer… » Zahra, 10 ans en classe de CM1, confirme l’état des sanitaires : « Ils sont sales, sans papier toilette et avec des portes cassées. Il faut être deux pour y aller : une qui va aux toilettes et l’autre qui surveille. » Du coup, « Moi et d’autres, on n’y va pas. On attend de rentrer chez nous ».
« Cela fait deux ans que je demande à l’adjointe au maire chargée de l’éducation, de sécuriser le grillage de l’entrée de l’école »

Lorsqu’on ajoute au tableau des voitures qui, régulièrement, brûlent sur la rue Bugeaud et un parvis de l’école qui n’est « quasiment jamais nettoyé » selon Hacynna, le débordement était imminent : « Jeudi vers 14 h 45, une voiture en feu a explosé juste devant l’école, décrit la maman d’élève. Les enfants ont eu extrêmement peur, c’était l’événement de trop ». Et la décision fut prise de bloquer l’entrée de l’école et de renouveler l’action mardi si rien, à la mairie de Marseille, n’est envisagé d’ici là. « Cela fait deux ans que je demande à l’adjointe au maire chargée de l’éducation, de sécuriser le grillage de l’entrée de l’école, annonce Lisette Narducci. Et malgré toutes mes demandes, je n’ai pas reçu la moindre réponse. Aujourd’hui, l’exaspération des parents est arrivée à son comble et je les comprends ! » Sollicitée hier, Danièle Casanova n’a pas donné suite.

En revanche, les parents ont pu s’entretenir avec Monique Cordier, élue en charge de la propreté, hier matin, dans les 3e et 14e arrondissements, « pour faire un point sur les dysfonctionnements ». Il se trouve que l’esplanade de l’école Bugeaud en est un : « Lorsque l’école a été construite dans l’urgence, l’identification de l’esplanade a été mal déterminée. Il semble que nous soyons sur un espace qui dépend de la compétence de la Métropole, nous nous trouvons en réalité sur une esplanade qui appartient au domaine ‘privé’ de la Ville. La Métropole qui était sollicitée ne pouvait donc pas intervenir ! À présent que j’ai repéré le lieu et compris le dysfonctionnement, nous allons pouvoir trouver une solution rapidement. »

Pour le reste… Zohra, un parent délégué revendique « la surveillance des lieux, de temps en temps pour identifier les personnes qui squattent l’école et plus de moyens pour les tatas qui font vraiment tout ce qu’elles peuvent. » Mais également, « qu’on arrête de condamner les salles d’activité pour en faire des salles de cours », ajoute Salima. Aujourd’hui, l’école en REP + compte 430 élèves en maternelle et en primaire…
La Provence 08/06

Les mairies tenues de financer les maternelles privées

Par Marie-Estelle Pech le 05/06/2019 à 18:24, pour Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/les-mairies-tenues-de-financer-les-maternelles-privees-20190605

La facture pourrait atteindre de 100 à 150 millions d’euros par an. C’est une conséquence de la scolarisation obligatoire à 3 ans.

Grâce à la loi Blanquer encore en discussion, l’enseignement catholique devrait recevoir à partir de septembre 2019 un afflux d’argent public dont il n’osait plus rêver. Même s’il ne le dit pas trop haut pour ne pas alimenter l’éternelle guéguerre public-privé. C’est une conséquence de l’obligation de scolariser les enfants dès l’âge de 3 ans, au lieu de 6 ans.

Ce qu’il faut savoir (et vous le savez) c’est que Marseille dans son budget dote déjà les écoles maternelles privées. Accrochez-vous bien : il est également précisé que les communes qui dotaient déjà les écoles maternelles privées ne se verraient pas recevoir d’aide de l’Etat puisque cette évolution ne vient pas de fait impacter leur budget. Voilà voilà …

La Ville fait son marché pour le grand audit des écoles marseillaises

Paru sur Marsactu, par Violette Artaud, le 6 juin 2019, https://marsactu.fr/le-grand-audit-des-ecoles-marseillaises-sur-les-rails

LE DCE EST ICI : https://collectif-pour-la-renovation-des-ecoles.fr/wp-files/DCE/?2019_50001_0031%20-%20%20Diagnostic%20technique%20des%20%C3%A9quipements%20scolaires%20de%20la%20Ville%20de%20Marseille

La Ville vient de lancer un appel d’offres pour un vaste audit technique des écoles marseillaises. Du sol au plafond, tout doit être inspecté en trois mois. Une nouvelle en demi-teinte pour les anti-PPP qui y voient un délai bien trop court pour un vrai bilan.

La cour de l’école Kléber à l’heure de la récréation des plus petits. Photo : B.G.

Ils l’avaient promis. Ils vont le faire. Le grand audit des écoles marseillaises est sur les rails : la Ville vient de lancer un appel à candidature pour sa réalisation. Acté en conseil municipal en début d’année (lire notre article), ce diagnostic technique concernera toutes les écoles, sans exception. Des plus anciens aux plus récents, les établissements scolaires seront analysés des fondations aux toitures en passant par les fenêtres, chauffages, réseaux d’eau et mobilier. Mais si cet audit tant attendu est accueilli d’un bon œil par ceux qui le réclamaient (lire notre article), les opposants au PPP contestent toujours les conditions de sa mise en œuvre.

« Nous sommes satisfaits de chaque pas fait pour mieux connaître l’état de nos écoles, apprécie Christian Bruschi, membre du collectif PRE (pour la rénovation des écoles). Ça nous donne un peu le sentiment que les choses bougent parce que nous avons bougé. » Celui qui a porté un recours devant la justice pour s’opposer au partenariat public-privé (PPP) pour la rénovation de 34 groupes scolaires poursuit en défenseur du service public : « Le ministère de l’éducation aussi semble faire avancer les choses. Si rien n’avait été fait, on se serait vraiment dit que tout part à vau-l’eau. »

« Vision précise, objective, uniformisée »

En 2016, après la publication par Marsactu de la lettre ouverte d’une enseignante, puis d’une enquête de Libération qui dénonçait l’état déplorable des écoles marseillaises, un audit avait été commandé par le ministère de l’éducation. Introuvable jusqu’à il y a peu (lire notre article), le document s’est finalement avéré être très succinct. Le gouvernement s’est donc engagé à rendre un nouveau rapport sur l’état des écoles de la ville avant le 30 septembre. Des questionnaires ont déjà été transmis aux directeurs d’écoles. De son côté, la mairie a décidé de ne pas attendre le verdict de l’État et de mettre les bouchées doubles sur « cette mission de diagnostics techniques » qu’elle a évaluée à 6 millions d’euros.

« Le but de cette consultation est de permettre à la personne publique de disposer d’une base de données actualisée, complète et homogène de ses équipements scolaires, peut-on ainsi lire dans le cahier des clauses techniques dudit appel d’offre. L’ensemble de ces informations permettra d’avoir une vision précise, objective, uniformisée de l’état technique de chaque site. Cette connaissance exhaustive pourra contribuer à l’amélioration de sa conservation, son entretien, sa mise en conformité et sa maintenance. » Un programme qui s’annonce louable et qui concerne donc, « l’ensemble du patrimoine scolaire de la ville de Marseille ».

« Rien à redire sur le cahier des charges »

« Ce cahier des clauses techniques englobe tous ce qu’on demandait. Il consiste en une analyse visuelle et rapide mais complète. Tous les bâtiments et ses composants techniques vont être étudiés, se réjouit un parent d’élève membre du collectif PRE et spécialiste de la commande publique. C’est très positif et il n’y a rien à redire sur le cahier des charges. » Outre l’état des lieux général et le contrôle de la conformité, le diagnostic doit également préconiser des travaux nécessaires et un classement par rapport à l’urgence de leur réalisation.

L’ensemble des équipements scolaires, du gymnase à la cours de récré doit être inspecté, exception faite des cuisines. « L’ensemble des données pourra à terme faciliter la mise en place de la trame d’un plan pluriannuel de travaux », précise encore le document. Enfin, des « indications de coûts » devront être transmises au commanditaire. Mais si le fruit de ce marché devrait in fine être d’une grande richesse pour la connaissance de l’état des écoles marseillaises, ses conditions d’attribution ne plaisent pas à tout le monde.document
Le cahier des charges de l’audit

3 millions de chiffre d’affaires minimum

« Oui, ce diagnostic est rassurant. Mais les conditions d’organisation de cet appel d’offres ne nous satisfont pas », prévient Maxime Repaux du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône. Et pour cause, le chiffre d’affaires minimum requis pour l’entreprise qui s’apprête pour postuler à ce marché sur le dernier exercice est de 3 millions d’euros. « En faisant ça, on écarte forcément les agences d’architectes locaux au profit des grands groupes. Bref, on retrouve les mêmes dispositions qu’avec le PPP. » Le syndicat des architectes ainsi que le conseil de l’ordre de cette profession proposait eux de diviser le marché en dix tranches, quand celui-ci ne l’est qu’en deux, d’environ 200 écoles chacune.

« Cela permettrait de faire travailler 40 architectes, de croiser des regards différents et de recouper les méthodes de travail », poursuit Maxime Repaux. Le tout supervisé par un comité de pilotage « qui réunirait l’ensemble des parties prenantes : enseignants, parents, architectes, ingénieurs… », imagine encore l’architecte. Mais le syndicat compte tout de même tenter le coup. « Nous allons demander l’abaissement de ce plafond et essayer de répondre à l’appel d’offres avec plusieurs agences ou en s’associant à un bureau d’étude, quitte a être rejeté. »

« Il faut être une armée ! »

Le diagnostic, divisé en deux lots, devra être réalisé en 90 jours. De quoi faire bondir la présidente du conseil de l’ordre des architectes. « C’est n’importe quoi ! Ça fait sept écoles par jour ouvrable. Vous imaginez ? Un équipement scolaire c’est environ 1000 m², avec 440 écoles ça fait 400 000 m², à diagnostiquer en trois mois ?, s’indigne Françoise Berthelot, présidente du conseil de l’Ordre régional des architectes. Je ne sais pas à quoi ils ont pensé et je me demande s’il ont conscience de la façon dont on analyse un bâtiment. » « Trois mois c’est très court, note également le parent d’élève cité plus haut. Il faut être une armée. »

Enfin, les « anti-PPP » regrettent le découpage géographique de ce marché : un lot pour le sud de la ville, un pour le nord. « On ne peut rien en conclure de définitif mais ça soulève une fois de plus l’inquiétude quant à la disparité territoriale », ajoute Christian Bruschi. Le cahier des clauses techniques prévoit en effet un lot pour les 2e, 3e, 4e, 5e, 13e, 14e, 15e et 16e et un autre pour les 6e, 7e, 8e, 9e, 10e, 11e et 12e. Les candidats ont jusqu’au 26 juin pour déposer leur candidature. Les entreprises retenues seront connues à la rentrée pour un rendu de l’expertise « fin novembre, décompte Danièle Casanova, l’adjointe LR aux écoles. Elle sera présentée au conseil municipal de décembre ». Le dernier de l’ère Gaudin.

Les enfants sont bien au soleil quand ils vont à la plage.

Écrit par Emilie Davy, pour La Provence, Mercredi 05/06/2019 à 13h07 – Mis à jour à 13h17, https://www.laprovence.com/article/societe/5533389/marseille-sans-point-dombre-les-minots-de-la-maternelle-saint-pierre-etouffent.html

Marseille : sans point d’ombre, les minots de la maternelle Saint-Pierre étouffent

Les deux platanes qui abritaient la cour et les salles de classe ont été abattus, car dangereux, sans qu’aucune solution ne soit envisagée. Hier après-midi, il faisait plus de 37º dans la cour

Par Emilie Davy

La cour de l'école Saint-Pierre. Au sol, on aperçoit les copeaux de bois qui comblent les anciens emplacements des platanes. Cour de récréation et salles de classe sont en plein soleil tout l’après-midi.
La cour de l’école Saint-Pierre. Au sol, on aperçoit les copeaux de bois qui comblent les anciens emplacements des platanes. Cour de récréation et salles de classe sont en plein soleil tout l’après-midi. Photo DR

37º à l’ombre à 15h45. Un mardi après-midi ensoleillé et des températures à vous donner envie de quitter le bureau pour la première plage. Oui mais ici, on est malheureusement bien loin de la mer. Plutôt du côté de la rue Pascal-Ruinat, dans le 5e arrondissement, à deux pas de la Blancarde. Très précisément collé contre le mur des salles de classe de la maternelle Saint-Pierre. Pas un brin d’air ne passe entre les quatre murs de l’école. Et le mercure ne fait que grimper, affolant les parents des 150 petits qui fréquentent l’établissement public.

« Ils ont enlevé les arbres et rebouché à la marseillaise »

Il faut dire que l’an passé, la cour bénéficiait de l’ombre de deux énormes platanes. Leur feuillage permettait de recouvrir la cour de fraîcheur et d’atténuer l’impact du soleil dans les salles de classe. Sauf que les platanes ont été abattus durant les vacances de Pâques. « Nous en avons parlé dès octobre 2018 durant un conseil d’école, se souvient Prune Serrano, parent d’élève déléguée. L’un était malade, et les racines du second trop dangereuses pour les petits. Et tout de suite, on s’est dit qu’il allait y avoir un problème de chaleur dans l’établissement. La cour, c’est une cuve entourée de bâtiments. » 

Les parents ont donc pris les devants rapidement : « Nous avons tout de suite envoyé des mails pour dire notre inquiétude », assure la maman. Mairie de secteur, mairie centrale : tous les services sont rapidement informés des craintes des familles. Mais rien ne se passe. Abattus, les arbres laissent place à deux trous « recouverts de copeaux de bois en surface en laissant le sol défoncé. Ils ont enlevé les arbres et rebouché à la marseillaise, s’emporte Prune. Ces aménagements devaient être faits pour la sécurité des enfants alors que c’est maintenant très dangereux. »Et aussi À Marseille, dans 58 % des écoles on respire un air trop pollué

« Ils vont planter des arbres à croissance rapide. Mais ils se moquent de nous ! »

L'arbre d’acier de l’école Foch où des tentures ont été installées pour protéger les enfants du soleil. Trop long à réaliser d’ici la fin de l’année scolaire Saint Pierre d’après la mairie.
L’arbre d’acier de l’école Foch où des tentures ont été installées pour protéger les enfants du soleil. Trop long à réaliser d’ici la fin de l’année scolaire Saint Pierre d’après la mairie.Photo DR

« Nous avons toujours demandé une solution, martèle Audrey Pontarotti-Bodrero, maman de l’école. Nous avons reçu une réponse de Danielle Casanova, (adjointe au maire de Marseille, déléguée aux Écoles maternelles et élémentaires, Ndlr) qui nous dit que rien ne sera fait pour la chaleur, que les enfants n’ont qu’à porter des chapeaux. Puis elle ajoute qu’ils vont planter des arbres à croissance rapide. Mais ils se moquent de nous ! »

Les parents ont bien proposé une solution temporaire : celle de tendre des voilages de part et d’autre de la cour pour préserver les petites têtes des rayons du soleil, comme il en existe à l’école Foch. Refusé. Trop dangereux à cause du vent d’après la mairie. « On parle ici de 150 enfants qui n’ont aucun moyen de se mettre à l’abri, rappelle Prune. Danielle Casanova note qu’il ne reste que 19 jours d’école à tenir. Oui sauf que pour nos enfants c’est 19 jours de calvaire. Elle propose également de les maintenir dans la salle de sport et de faire des rotations entre les enfants. Mais c’est inacceptable ! »

La situation semble donc bloquée puisque la mairie assure ne pas pouvoir trouver de solution d’ici la fin de l’année scolaire. « Ils s’en foutent de notre école, elle est laissée à l’abandon », se désole Frédérique Navarro. À défaut de solution de la part de la municipalité, la maman assure qu’elle retirera son petit avant la fin de l’année : « Mon fils est déficient visuel. Il a les yeux très fragiles, même avec une casquette et des lunettes. Et il ne peut pas rester enfermé dans la classe non plus… De toute façon, ils ne tiendront pas jusqu’au 4 juillet. »

L’avis de Danielle Casanova, déléguée aux Écoles maternelles : « Il reste 19 jours avant les vacances, je n’ai pas de solution miracle »

Pour l’adjointe au maire de Marseille, il « n’y a pas de solution miracle« . Elle concède ainsi avoir reçu les courriers des parents, et leur avoir répondu. Mais pour ce qui est de la mise en œuvre de solutions, elle n’en a pas : « Des arbres vont être replantés à l’automne. En attendant, les espaces verts vont venir boucher les trous avec du sol souple. Il reste 19 jours avant les vacances scolaires, les petits dorment à l’heure de la cantine donc ils ne seront pas au soleil. Les autres pourront être accueillis dans la salle de sport. » Pas de solution pour Danielle Casanova. Ni miracle, ni même temporaire puisqu’elle refuse l’idée des voilages tendus : « Il y aurait une prise au vent très importante, il faudrait des points d’attache forts. Et d’après les services techniques, c’est très dangereux. » Un système pourtant mis en place à l’école Foch, à l’aide d’un arbre d’acier auquels sont tendus les fameux voilages. « Techniquement, il faut deux mois pour le réaliser, assure l’adjointe. La chaleur, c’est à peu près la même chose dans toutes les écoles. Il faut les équiper de chapeaux comme je l’ai recommandé. Les enfants sont bien au soleil quand ils vont à la plage. Alors oui, ce ne sont pas les conditions idéales, mais je n’ai pas d’autre solution à proposer. »

Les PPP déclinent… mais bougent encore

Article publié sur Le Moniteur, par Romain Cayrey avec Sophie d’Auzon le 19/04/2019 , pour le lire en ligne : https://www.lemoniteur.fr/article/les-ppp-declinent-mais-bougent-encore.2033425


Hier, ces contrats régissaient de grands projets, lancés par l’Etat et les collectivités locales. Aujourd’hui jugés coûteux, rigides et inaccessibles aux PME, ils ont un avenir incertain.

En 2004, les acteurs du BTP faisaient la connaissance des « contrats de partenariat », rebaptisés en 2016 « marchés de partenariat » et, couramment appelés, « partenariats public-privé » (PPP). Dans un contexte financier compliqué, ce nouvel outil permettait de satisfaire les besoins d’acteurs publics impécunieux et désireux de faire construire rapidement. Les travaux sont en effet préfinancés par le privé, et le paiement étalé sur la durée du contrat. Ainsi, entre 2010 et 2013, l’idylle bat son plein, avec plus de 130 contrats signés. Mais quelques années plus tard, elle semble s’essouffler (voir infographie) . Seuls cinq contrats ont été conclus en 2018 ; le compteur est au plus bas pour 2019. Et quand ce n’est pas la personne publique qui prend ses distances, c’est parfois le juge qui s’interpose. Ainsi, le 12 février dernier, le tribunal administratif de Marseille a annulé la décision de recourir aux PPP pour la construction d’écoles dans la cité phocéenne. De là à parler de rupture définitive, il est encore trop tôt. En revanche, une chose est sûre : les raisons du désamour sont nombreuses.

Une mauvaise réputation. Le PPP souffre tout d’abord d’un problème d’image. Et fait l’objet d’une bataille idéologique – voire corporatiste -, selon certains. Grégory Berkovicz, avocat associé au cabinet GB2A, pointe du doigt « les syndicats de fonctionnaires qui, défendant leur statut, combattent l’externalisation des projets publics ». Jérôme Grand d’Esnon, avocat associé chez Carbonnier Lamaze Rasle & Associés – en 2004, il était, à Bercy, aux manettes de la création de ces contrats -, dénonce la « forte opposition des architectes, dont beaucoup ne vivent que des concours et des primes et ne jurent donc que par la loi MOP [relative à la maîtrise d’ouvrage publique NDLR] ».

Denis Dessus, président du Conseil national de l’ordre des architectes, fait, lui, valoir que « le maître d’ouvrage, en PPP, est une société de projet en général menée par l’entreprise de BTP, une situation qui pervertit notre position de défenseur des intérêts de l’acheteur public. Cet affaiblissement de notre rôle se traduit par des difficultés à obtenir le niveau de prestations attendu d’un service public ». Autres farouches opposants, les représentants des PME de travaux. Pour Philippe Fontanier, secrétaire général du Syndicat national du second œuvre, les PPP ne peuvent répondre aux principes de la commande publique, comme celui de la liberté d’accès : « Les entreprises susceptibles de décrocher ces contrats se comptent sur les doigts d’une main. » Ne resteraient aux petits que les miettes de la sous-traitance…

Ces organisations n’ont pas hésité à attaquer en justice certains projets. Elles ne sont pas les seules. « Le nombre de recours intentés a dissuadé certains décideurs de choisir le PPP », commente Jérôme Pentecoste, avocat associé chez Gowling WLG (cabinet présent sur le montage de deux des trois derniers PPP signés). « Même si, en réalité, ces contentieux sont davantage le fait d’opposants au projet lui-même, ou à l’exécutif d’une collectivité, qu’au montage contractuel », précise-t-il. Quelques loupés retentissants ont aussi contribué à ternir l’image des PPP. L’exemple le plus cité est celui du Centre hospitalier sud-francilien (Essonne) : surcoût et retards importants, innombrables réserves à la réception, pour aboutir à une résiliation du contrat au bout de huit ans. Il ne s’agissait pas d’un contrat de partenariat, mais d’un bail emphytéotique hospitalier. Le fiasco de cette opération a rejailli sur tous les PPP.

Une liaison dangereuse ? La question financière ne peut être éludée. Denis Dessus dénonce « une formule qui transforme le service public en produit financier au profit de quelques banques et grandes entreprises, et dont l’intégralité des risques est sup-portée par les contribuables ». En 2017, la Cour des comptes constatait qu’en matière pénitentiaire le PPP « induit des coûts de financement plus élevés que la maîtrise d’ouvrage publique, mais aussi des coûts de construction substantiellement supérieurs à ceux des établissements réalisés en conception- réalisation ». Sous le quinquennat Hollande, Christiane Taubira, garde des Sceaux, avait d’ailleurs passé en marchés publics des projets initialement prévus en PPP.

Largement utilisées dans les PPP, les cessions Dailly – grâce auxquelles la personne publique peut garantir jusqu’à 80 % de l’endettement de l’opérateur privé – sont devenues un frein. « Très rassurantes pour le banquier, elles permettaient, à l’origine, de faire baisser les taux d’intérêt. Or, en période de taux bas, ce n’est plus un argument ! De plus, ce système a un revers : il fait entrer l’endettement dans les critères de Maastricht », éclaire Jérôme Grand d’Esnon. De son côté, Grégory Berkovicz explique la chute des PPP par un fort lobbying du Trésor : « Bercy veut freiner les dépenses publiques et, comme il a peu de marges de manœuvre sur celles de fonctionnement, il devient hostile à l’investissement public. » Marc Legrand, directeur des concessions chez Eiffage, renchérit : « Nous n’identifions plus de grands programmes aujourd’hui comme il y en a eu auparavant avec les prisons et les hôpitaux. »

Un manque de souplesse. Les acteurs s’accordent sur un point : le PPP est un contrat très rigide. « Toute modification va coûter très cher à la collectivité publique, pieds et poings liés au même opérateur pendant vingt ou trente ans », témoigne Denis Dessus. Ce que confirme Jérôme Grand d’Esnon. « Il est nécessaire, déroule-t-il, d’avoir un besoin bien défini, et de s’entourer d’une équipe suffisante pour bien fixer les règles du jeu, déterminer des pénalités crédibles et contrôlables facilement. » Par ailleurs, avec la réforme de la commande publique de 2016, les critères pour pouvoir recourir au PPP se sont concentrés sur le volet financier. A l’obligation de réaliser une évaluation préalable comparant les différents modes de réalisation d’un projet, s’est ajoutée une étude de soutenabilité financière, auparavant exigée pour les seuls PPP étatiques. Stéphane Braconnier, professeur de droit à l’université Paris-II, voit d’un bon œil cette évolution : « Les conditions juridiques étaient floues et avaient tendance à accroître le risque pour les personnes publiques. » Pour d’autres en revanche, comme Xavier Bezançon, délégué général d’EGF. BTP, « la nouvelle réglementation a rendu le recours à ce contrat presque impossible ». Stéphane Saussier, directeur de la chaire EPPP à Paris-I, parle, lui, de « parcours du combattant ». Un avis motivé doit en effet être rendu par le ministère chargé du budget. « Même si cet avis n’est pas liant, la DGFiP peut en pratique freiner, voire stopper, un projet de PPP d’une collectivité », estime Jérôme Pentecoste, qui ajoute que « l’évaluation préalable est très difficile à réaliser, et inévitablement critiquable ».

Des montages concurrents. La réglementation récente fait de plus la part belle aux contrats globaux, tels que le marché global de performance. Pour Xavier Bezançon, « c’est clair, les élus se sont tournés vers ces nouveaux outils, délaissant les marchés de partenariat ». Stéphane Saussier développe : « Les raisons pour lesquelles les acteurs avaient recours au PPP – son caractère global, les critères de performance… – ont infusé dans les contrats de la commande publique classique. Et il est plus aisé de recourir à ces montages. » Lesquels, ironie des choses, ne sont pas plus populaires auprès des architectes et des PME…

Les personnes publiques se sont aussi reportées sur le nouvel outil que constitue la Semop ou sur un montage éprouvé, la concession. « Mais on peut se demander si certains baux à construction ou concessions de travaux ne dissimulent pas des PPP, alerte Jérôme Pentecoste. Mieux vaut pour les parties qu’il n’y ait pas de contentieux. Les contrats pourraient être requalifiés, voire annulés. »

L’atout de taille des PPP par rapport aux contrats globaux est le paiement différé.

Un avenir, malgré tout. Pour autant, la flamme des PPP brûle toujours : de nombreux contrats sont en phase d’exécution, et quelques acteurs s’engagent encore dans cette voie ( lire p. 14 ). Ceux-là sont convaincus des atouts du montage, qui conserve notamment une différence de taille avec les contrats globaux : le paiement différé. Pour Stéphane Braconnier, « supprimer le marché de partenariat créerait un vide ». En outre, les PPP limiteraient le plus souvent les dérapages de délais sur la phase exécution – l’opérateur privé travaillant, à ce stade, à ses frais. Et ils présentent l’avantage de « sanctuariser les dépenses liées à l’entretien et à la maintenance », explique Marc Legrand. Qui relate par ailleurs que l’activité PPP d’Eiffage est aujourd’hui florissante… à l’étranger.

« On devrait assister à un regain du marché de partenariat », anticipe Grégory Bercovicz, observant « un effet de cycle dans l’investissement public, et une nécessité de revitaliser les villes moyennes ». Pour ces dernières, « le PPP semble être une bonne solution, car elles n’ont pas toujours une maîtrise d’ouvrage très forte et organisée ». Certains lui imaginent aussi un avenir dans les projets routiers, où les besoins sont criants, ou dans les infrastructures sociales, qui ne se prêtent pas au modèle concessif. « Il y a également aujourd’hui une réflexion en France et en Europe pour faire des PPP déconsolidants [ i. e. , dans lesquels les loyers financiers n’entreraient pas dans la dette publique NDLR] », explique enfin Jérôme Pentecoste. Ce qui nécessiterait une évolution de l’allocation des risques entre le public et le privé, et du mécanisme de financement en cession Dailly… Pas une mince affaire.

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Nombre de PPP (contrats et marchés de partenariat) attribués par les collectivités locales et l’Etat et leur montant – ©
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Répartition des projets attribués par l’Etat et répartition des projets attribués par les collectivités locales – ©

Ils font – encore – le choix du PPP

« Un projet complexe et un travail de longue haleine »

« Nous avons opté pour le PPP notamment en raison de la complexité du projet, qui suppose la délocalisation des deux marchés d’intérêt national existants à Nice. La procédure a duré six ans : la Mission d’appui aux PPP [aujourd’hui Fin Infra, NDLR] a rendu un avis favorable en 2013, et le contrat a été signé le mois dernier. C’est un travail de longue haleine, qui nécessite beaucoup de réflexions et de réunions afin d’harmoniser les demandes de chacun. Il y a aussi un travail de préparation dans le montage du contrat, il faut tout analyser et négocier pour avoir un certain nombre de garanties.

Le lauréat a aujourd’hui une mission de construction de l’équipement et d’entretien. En revanche, nous conservons la gestion, compte tenu de la spécificité des métiers concernés. »

Aménagement du MIN de Nice. Signé en mars 2019 pour 35 ans

Alain Philip, DGS technique, Métropole Nice Côte d’Azur

« Un contrat adapté au vu de notre capacité à investir »

« Nous n’avions pas d’autres solutions que le marché de partenariat pour réaliser nos travaux d’éclairage public.

Il nous fallait remplacer la totalité du parc pour des raisons de vétusté, mais aussi d’économies d’énergie. La maire a par ailleurs choisi de faire son mandat sans emprunt. Ainsi, au vu de notre capacité à investir, ce contrat était le plus adapté. Nous avons alors recruté un assistant à maîtrise d’ouvrage pour sécuriser notre procédure de passation et nous accompagner tout au long du projet, car c’est un contrat extrêmement complexe. Nous sommes à présent engagés pour quinze ans, et pour être certains que tout se passe bien, nous avons inclus des garanties et des pénalités élevées. Résultat : le parc a été entièrement renouvelé et livré le jour attendu. »

Eclairage public et vidéoprotection. Signé en janvier 2018 pour 15 ans

Maureen Ibanez, responsable marchés publics, ville de Bruay-sur-Escaut (Nord)

« Une soutenabilité budgétaire très attractive »

« Le ministère peut, dans le respect des critères, recourir au marché de partenariat pour des projets complexes, nécessitant des ressources de maîtrise d’ouvrage que ne possède pas la structure concernée, et pour lesquels un retour sur investissement est avéré. Ici, la soutenabilité budgétaire de l’opération – restructuration d’un îlot pour y regrouper les commissariats de quatre arrondissements de Paris – est très attractive. Le foncier apporté permettra la location d’immeubles dans le centre de la capitale, couvrant le loyer qui sera versé à l’opérateur privé durant une courte période. D’autre part, le ministère dispose de capacités d’expertise bâtimentaire de haut niveau, ce qui garantit une prise en charge optimale du projet. »

Réhabilitation de l’îlot Perrée (Paris) en commissariat. Signé en février 2019 pour 13 ans

Antoine Gobelet, directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières du ministère de l’Intérieur

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Alain Philip, DGS technique, Métropole Nice Côte d’Azur – © METROPOLE NICE COTE D’ AZUR
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Antoine Gobelet, directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières du ministère de l’Intérieur – © ELIZABETH DELELIS / MI / DICOM

« La zone de pertinence du PPP reste assez large »

Pourquoi le partenariat public-privé est-il en perte de vitesse ?

Yann Le Tourneur : Il y a un effet lié au cycle d’investissement, que ce soit pour l’Etat ou pour les collectivités locales. De plus, les acteurs se reportent sur d’autres modes de réalisation, dont les conditions de recours ont été assouplies, comme les marchés globaux, ou récemment créés, comme les Semop.

Antoine Tardivo : A cela s’ajoutent les contraintes budgétaires des collectivités et l’incertitude des recettes fiscales. Cette absence de visibilité n’incite pas à opter pour le marché de partenariat, qui sanctuarise l’affectation de crédits budgétaires. Côté Etat, on constate également une contrainte sur la dette, et la difficulté d’obtenir le feu vert au titre de l’étude de soutenabilité budgétaire.

Enfin, depuis 2015, certains organismes tels que les hôpitaux, universités… , dits “Odac”, sont interdits de recours direct au PPP : ils doivent passer par leur ministère de tutelle et obtenir l’accord du Budget.

Quel est l’impact de l’avis de Fin Infra sur les projets de PPP ?

Y. L. T. : Nous devons rendre un avis sur les évaluations préalables réalisées par l’Etat et, depuis 2016, par les collectivités. Nous émettons assez peu d’avis défavorables, notamment parce que les porteurs de projets viennent généralement nous voir en amont, ce qui nous permet le cas échéant de les orienter vers des montages plus adaptés que le PPP pour leurs opérations. Les avis de Fin Infra sont non liants : cependant ils doivent être transmis à l’assemblée délibérante, ce qui leur donne un certain poids au moment de voter le recours au PPP !

Quel avenir voyez-vous pour ces contrats ?

Y. L. T. : Le marché de partenariat a des atouts, il reste néanmoins un outil parmi d’autres. Sa zone de pertinence est assez large : dès qu’il y a des enjeux en matière de performance ou de coût global, des problématiques d’organisation de la maîtrise d’ouvrage, des contraintes fortes de délai, etc. , son utilisation peut être étudiée.

Le PPP est particulièrement bien adapté pour les contrats d’éclairage public par exemple, ou encore pour les bâtiments scolaires, d’autant plus que l’alternative représentée par les concessions est à exclure dans ces secteurs.

A. T. : Ce contrat a de l’avenir dans la mesure où, depuis plusieurs années, la maîtrise d’ouvrage publique s’affaiblit, obligeant les acteurs à se reposer de plus en plus sur des AMO, avec une efficacité opérationnelle non garantie.

Le PPP permet de mobiliser les compétences du privé en matière de maîtrise d’ouvrage.

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Yann Le Tourneur, directeur par intérim de Fin Infra (mission d’appui au financement des infrastructures) – © MINISTÈRE
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Antoine Tardivo, directeur de projets – © MINISTÈRE

PPP de l’ilôt Perrée (Paris) : « Une soutenabilité budgétaire très attractive »

Article paru sur Le Moniteur le 19/04/2019, on ne sait pas par qui mais quelqu’un qui aime bien les PPP. https://www.lemoniteur.fr/article/ppp-de-l-ilot-perree-paris-une-soutenabilite-budgetaire-tres-attractive.2033275

Note du collectif : Quand l’état se prononce sur le fait que les PPP peut pallier le manque de ressources en maîtrise d’ouvrage, cela revient à dire que la maitrise d’ouvrage n’est pas forte. La solution n’est-elle pas plutot de la renforcée ?!

Peu de projets publics sortent aujourd’hui sous forme de PPP, mais ce montage contractuel n’a pas dit son dernier mot. Le dernier marché de partenariat signé à ce jour porte sur la restructuration et la réhabilitation de l’ilôt Perrée (Paris 3e), pour y installer les commissariats des quatre premiers arrondissements de la capitale appelés à fusionner. Interview d’Antoine Gobelet, directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières (Depafi) du ministère de l’Intérieur.

Le ministère de l’Intérieur a conclu le 18 février avec Efilo (filiale d’Eiffage) un marché de partenariat portant sur la conception, le financement, la restructuration et la réhabilitation de l’ilôt Perrée. En quoi consiste le projet exactement ?

Cet immeuble a été construit en 1912 par l’architecte du ministère des Finances, Louis Blanc, pour abriter les services de « La Garantie », établissement dépendant de la Direction générale des impôts et chargé du contrôle officiel du métal précieux. L’imposante façade de brique et de pierre est ornée de mosaïques, de médaillons et de bas reliefs.
Le bâtiment sera restructuré et rénové pour accueillir dans des conditions optimales les 600 fonctionnaires en charge de la sécurité publique dans le nouvel arrondissement de Paris centre. Au final, le ministère de l’Intérieur disposera d’un bâtiment de 5 600 m² de surface utile à l’architecture remarquable. Les travaux seront réalisés en 33,5 mois à compter de la date de signature du marché de partenariat.

Pourquoi avoir choisi ce montage en PPP ?

Le choix du marché de partenariat a été validé en décembre 2016 par un comité de pilotage présidé par la Direction de l’immobilier de l’Etat et associant la Direction du budget, Fin Infra (1), France Domaine Paris, la Depafi et la Direction des douanes. L’étude de soutenabilité budgétaire et l’étude préalable sur les modes de réalisation [requises par la réglementation, NDLR] ont été validées par la Direction du budget et Fin Infra en mai 2017.

Fin Infra a notamment analysé que, dans ce cas précis, le marché de partenariat présentait les meilleures garanties pour la bonne maîtrise du projet, y compris en termes de délais de livraison de l’ouvrage. Et ce, compte tenu des assurances apportées par le service constructeur du secrétariat général pour l’administration du ministère de l’intérieur (Sgami) Ile-de-France de disposer d’un programme technique précis et de pouvoir piloter une assistance juridique adaptée.

Le fait que le service constructeur dispose de solides équipes internes de maintenance et des supports juridiques permettant de garantir une bonne exploitation du bâtiment a constitué un autre argument déterminant. Cela signifie que le recours à un marché global sectoriel [qui aurait, lui, englobé la maintenance et l’exploitation, NDLR] aurait, pour cette opération, représenté une double dépense pour l’État.

Enfin, la soutenabilité budgétaire de l’opération est particulièrement attractive. En effet, le foncier apporté est domanial et des loyers significativement élevés sont en jeu, avec des locations d’immeubles dans les arrondissements centraux de la capitale pour trois des quatre commissariats d’arrondissement. Leur montant couvrira le loyer qui sera versé à l’opérateur pendant une courte période. A l’issue des travaux, l’opération se débouclera en effet au profit de l’Etat en dix ans.


Plus largement, quelle est la position de votre ministère sur les PPP ?

Le ministère s’inscrit dans le strict respect de la doctrine de la Direction du budget et de la Direction de l’immobilier de l’Etat. Nous choisissons donc de faire appel à des PPP si les critères d’utilité et d’efficacité de la dépense publique – notamment le retour sur investissement – sont avérés et validés par Bercy.

Ainsi, le marché de partenariat est susceptible de constituer un outil très utile, car il peut pallier le manque de ressources en maîtrise d’ouvrage. Il permet aussi d’inclure les aspects de valorisation (location, cession) que comportent certains projets et enfin, il n’interdit pas l’apport de financement par l’Etat, pouvant réduire le coût du financement à la période de portage de chantier. L’Etat étudie donc certains de ses projets sous cet angle. Le marché de partenariat pourra être exclu ou au contraire privilégié, en fonction des conclusions des études préliminaires.

Avez-vous tendance, comme nombre d’acteurs publics, à recourir de plus en plus aux marchés globaux et de moins en moins aux PPP ?

Les marchés publics globaux de performance sont des outils intéressants. Nous en avons passé un premier pour un projet de réhabilitation d’hôtel de police à Lyon en avril 2018, nous ferons un retour d’expérience pour en tirer les premiers enseignements et voir comment utiliser au mieux ce cadre juridique.

(1) Fin Infra est la mission d’appui au financement des infrastructures. Elle a succédé à la Mission d’appui aux partenariats public-privé (Mappp) en 2016.

Charlotte Magri : « Un mépris profond pour une catégorie de la population marseillaise »

Article de Christophe Casanova pour La Marseillaise, le mardi 2 avril 2019 : http://www.lamarseillaise.fr/marseille/education/75719-charlotte-magri-un-mepris-profond-pour-une-categorie-de-la-population-marseillaise

Trois ans ont passé depuis la lettre ouverte adressée par Charlotte Magri, alors enseignante dans les quartiers Nord de Marseille, à Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre de l'éducation nationale.

Trois ans ont passé depuis la lettre ouverte adressée par Charlotte Magri, alors enseignante dans les quartiers Nord de Marseille, à Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre de l’éducation nationale.

Trois ans après sa lettre ouverte tirant la sonnette d’alarme sur l’état de délabrement de son école, Charlotte Magri a quitté l’Education nationale mais reste attentive à la situation des écoles marseillaises.

Elle a quitté l’éducation nationale à la rentrée 2016. Mais ce changement d’air après dix années dans l’enseignement était déjà acté lorsqu’elle adressa en novembre 2015 sa lettre ouverte à Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre de l’éducation nationale. Depuis, trois ans ont passé. Mais malgré l’intervention de l’Etat, un audit, quelques travaux d’urgence et un partenariat public privé rejeté par la justice, un sentiment demeure. Celui que rien n’a vraiment avancé.

Pourquoi avoir quitté l’éducation nationale ?

Charlotte Magri : Déjà, je n’avais pas assez de temps et d’énergie pour les pratiques artistiques que je développe aujourd’hui. Puis il y avait une forme d’usure. Pas au sens où le métier ne m’intéressait plus mais je n’avais plus la même fraîcheur vis à vis de mes élèves… J’arrivais au bout de ce que j’étais capable de faire dans ce contexte là.

Comment jugez-vous l’épisode de la lettre et ce qui a suivi ?

C. M. : ça a clos dix ans de ma vie. Après, mon initiative, et la manière dont j’ai essayé de la défendre, n’a été qu’un petit maillon dans une très longue chaîne de lutte. Ni plus ni moins que ça. D’ailleurs on voit que cette chaîne continue à se construire, beaucoup poussent encore dans cette direction.

Vous suivez ce qui se passe dans les écoles de Marseille ?

C. M. : Oui mais j’ai une vision moins centrée sur l’école. Je regarde ça plus largement, à travers les mobilisations citoyennes qui émergent face la mauvaise gestion municipale, avec l’espoir que ça change. J’espère que l’on va arriver à un point de rupture. Je me demande combien de temps encore, l’État français va tolérer qu’il y ait des pratiques mafieuses, le clientélisme en est l’illustration, indignes et criminelles dans la 2e ville de France ? Je me demande combien de temps, nous, les électeurs, allons laisser la porte du pouvoir ouverte à des personnes qui ne respectent ni la vie, ni les enfants, ni les valeurs fondamentales qui peuvent nous permettre de nous rassembler ?

Sur la question des écoles, vous n’avez pas le sentiment que trois ans après, on en est toujours au même point ?

C. M. : Bien sûr, on demande aujourd’hui les mêmes choses qu’en 2016. Après, le fait que le PPP ait été retoqué, que l’on parle diagnostic alors que l’on m’avait répondu par du mépris et du dédain, montre que ça avance. Les responsables politiques se sentent obligés de répondre. Et même si la réponse est insuffisante, c’est une manière de prendre acte.

Cathy Racon-Bouzon (LREM) souhaite « un rapport exhaustif et garanti par des experts » pour les écoles marseillaises

De quel genre de mépris parlez-vous ?

C. M. : M. Gaudin et des proches ont eu des propos méprisants et insultants, voire même injurieux vis à vis des enfants des quartiers Nord, avec un imaginaire de voyous, de kalachnikov, comme s’ils étaient tous délinquants. A mon égard, c’était disproportionné. On peut ne pas être d’accord, argumenter… mais ça a basculé. Il y avait une part de posture. Mais je me l’explique surtout par un mépris profond pour une catégorie de la population marseillaise et par un rapport à l’électorat qui n’est pas ancré dans des valeurs démocratiques. On n’a pas affaire des responsables politiques qui œuvrent pour le bien commun. On reste dans une approche hiérarchique, où ceux qui ont le pouvoir se permettent de se montrer méprisants vis à vis d’une bonne partie leurs administrés. C’est pourtant le fondement de leur légitimité dans leur accession au responsabilité politiques.

Au niveau de l’éducation nationale vous vous êtes sentie soutenue, accompagnée ? L’état des écoles concerne aussi les gens qui travaillent ?

C. M. : Au niveau de l’académie, les personnes ont fini par me recevoir et se sont montrées assez gênées, mal à l’aise par rapport à leur posture. Au niveau de la hiérarchie directe, je n’ai absolument pas eu de soutien. Aucun. Jusqu’au jour où c’est devenu une affaire nationale. Là, les discours ont changé.

Vous avez le sentiment d’avoir été un peu une lanceuse d’alerte ?

C. M. : Oui et non. Je n’ai rien écris ou dit qui n’était déjà su. Y compris des journalistes. Certains m’ont d’ailleurs remercié de leur avoir donné l’occasion de parler de ça… Parce que dans certaines rédaction, si ce n’est pas l’actu on ne peut pas caser le sujet même si il vous semble important.Après par rapport à la posture du corps enseignant, il y a eu cet effet là.Parce qu’il y avait quand même un tabou, en tous cas je l’ai ressenti comme ça, ou une mauvaise interprétation du devoir de réserve.

On a vu dernièrement encore des enseignants manifester avec une croix sur la bouche ?

C. M. : A partir du moment où l’on peut sortir dans la rue et le manifester, c’est déjà une étape. Après c’est très difficile. J’ai eu des menaces à l’époque.On ne renouvellera pas votre poste etc… Tout passe par l’administration lorsque l’on est enseignant. Il faut que l’on demande et que ce soit validé. Si vous êtes blacklisté, beaucoup de choses deviennent compliquées.

Du coup on a le sentiment que le corps enseignant ne s’exprime pas vraiment. Quand on voit des plafonds qui s’écroulent dans les écoles, on entend surtout les parents d’élèves ?

C. M. : Je ne vais pas généraliser mais c’est vrai qu’à part des personnes impliquées avec des profils militants… Mais je comprends totalement la difficulté de la prise de parole. D’autant plus, qu’entre guillemets, j’en ai fait les frais. C’est dur, ce que l’on prend en retour peut être violent mais il y a malgré tout des enseignants qui prennent la parole et qui assument. A l’époque, j’ai vu le changement autour de moi. C’était peut-être lié à mon équipe aussi. J’ai croisé des enseignants qui m’ont dit « Merci Charlotte ». C’était quand même un soulagement.Si il y avait ce ressenti, c’est qu’il y avait un besoin de parler. Après, il faut que parents et enseignants arrivent à se sentir comme des partenaires qui ont font face aux mêmes problèmes. Et ceci en dehors des moments où le sentiment d’urgence est suffisamment fort pour que chacun s’autorise à prendre des risques. C’est le genre de changement qui prend du temps.

Impôts, nouvelles écoles, logements pour les sinistrés… Les temps forts du conseil municipal de Marseille

Article de Benoit Vinstock pour La Provence, le 2 avril 2019 : https://www.laprovence.com/article/politique/5438085/marseille-budget-ecoles-et-mal-logement-au-menu-du-conseil-municipal-ce-matin.html

Le vote du budget primitif ainsi qu’un rapport sur les écoles ont été particulièrement discutés lors du deuxième conseil municipal de l’année

Par Benoit Vinstock

Jean-Claude Gaudin a subi les critiques des élus de l'opposition, notamment sur le thème des écoles.
Jean-Claude Gaudin a subi les critiques des élus de l’opposition, notamment sur le thème des écoles. Photo Valérie Vrel

Ce matin s’est tenu le deuxième conseil municipal de Marseille de l’année. Les élus étaient réunis à l’espace Bargemon, notamment pour adopter le budget primitif 2019 et discuter de l’avenir des écoles de la ville qui ont été au coeur de l’actualité locale et nationale ces dernières semaines. Les débats ont également tourné autour du problème du mal logement et du sort des délogés, donnant parfois lieu à de vifs échanges.

Impôts : la ville maintient ses taux mais les impôts vont augmenter

Le budget primitif 2019 a été adopté par le conseil municipal. Il fixe une enveloppe de 1 milliard 478 millions d’euros (dont 1 milliard 33 millions pour le fonctionnement et 445 millions d’investissement). Celui-ci ne prévoit pas d’augmentation des impôts gérés par la ville mais les Marseillais vont pourtant en payer davantage. Une augmentation de 3,3% est en effet imposée par la loi de finances 2019. Les élus du groupe socialiste, Benoît Payan en tête, ont regretté que la Ville n’ait pas fait l’effort de diminuer les taux afin d’absorber cette augmentation.

Pas de quoi entamer l’enthousiasme de Roland Blum (LR), adjoint au maire en charge des finances et du budget qui s’est félicité. « Ce budget est un bon, pour ne pas dire un excellent budget », a-t-il estimé. L’élu a ensuite présenté la baisse de la masse salariale de 0,9% et le respect de la limite d’augmentation des dépenses réelles de fonctionnement de 1,25%, conformément au contrat passé avec l’État. Ces mêmes dépenses ont concentré les critiques de l’opposition, Benoît Payan critiquant la baisse du budget alloué aux écoles soit, selon lui, la suppression « d’un chantier sur six ». Une position partagée par Jean-Marc Coppola (PCF), qui accuse le maire d’« esquinter la démocratie ». Dans les rangs du RN, Stéphane Ravier a dénoncé l’ampleur de la dette. La Ville « rembourse 170 millions mais en emprunte 80 », a-t-il souligné. Enfin, Stéphane Mari a refusé d’approuver ce budget au nom de La République en Marche. « Même si votre budget tient techniquement la route, compte tenu de vos nombreux échecs, je voterai contre », a-t-il déclaré tout en reconnaissant que son nouveau parti (il appartenait au groupe PS jusqu’en 2018) était trop jeune pour proposer une alternative.

Écoles : un audit et deux nouvelles constructions

« Un diagnostic technique de l’ensemble des écoles sera réalisé en partenariat avec l’État », a une nouvelle fois confirmé le maire. « Puisque le gouvernement veut semble-t-il regarder cela, qu’il y participe aussi. Sinon, il n’en a pas le droit », a-t-il lancé, attaquant l’amendement présenté par la députée marseillaise Cathy Racon-Bouzon (LREM) à l’Assemblée nationale contre lequel la municipalité entend introduire une question prioritaire de constitutionnalité si celui-ci était validé par le Sénat. Le maire a également annoncé « le lancement immédiat de deux écoles neuves en réalisation d’ouvrage en maîtrise publique » qui étaient prévues dans le PPP retoqué par le tribunal administratif le 12 février dernier. Il s’agit des écoles de Jolie Manon et Docks-Libres (3e).

Cet audit arrive tard, selon l’opposition. « Pour ne pas avoir encore une fois la honte de voir l’État mettre le nez dans le cambouis de vos écoles », a par exemple commenté Sandrine d’Angio (RN) qui a proposé un conseil municipal extraordinaire consacré aux écoles et demandé que les 6 millions d’euros destinés à financer cet audit soient directement investis dans des travaux concrets. « Avec ce rapport, il est incontestable que vous avez 24 ans de retard », a de son côté estimé Jean-Marc Coppola (PCF). Avec le socialiste Benoît Payan, il avait accompagné ce matin le collectif pour la rénovation des écoles qui a déposé sur le bureau du maire une pétition ayant recueilli 15 000 signatures.

La Ville lance son audit sur les écoles à 6 millions d’euros

Article publié sur Madeinmarseille : https://madeinmarseille.net/46330-audit-ecole-conseil-municipal/

Le conseil municipal a voté un audit sur l’état des 444 écoles de Marseille. Il devrait être réalisé cet été par un bureau d’études spécialisé pour un coût de 6 millions d’euros. La Ville “court-circuite” ainsi le diagnostic que l’État prévoyait de rendre à la rentrée.

« Faisons la radioscopie complète de ces écoles », a lancé le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin lors du Conseil municipal de ce lundi. Une fois encore, la question de l’état des écoles marseillaises n’a pas manqué de faire débat dans l’hémicycle municipal. Et ce, même si le tribunal a donné un coup d’arrêt à la délibération d’autorisation de lancement du partenariat public-privé (PPP) pour la reconstruction des écoles de Marseille.

Benoît Payan (PS), Jean-Marc Coppola (PCF) et les membres du collectif anti-PPP (devenu collectif pour la Rénovation des écoles) ont en effet déposé la pétition qui a récolté 15 361 signatures, qui « exige une rénovation des écoles ! »

Dans le même temps, la Ville a fait voter un diagnostic technique des bâtiments scolaires de la ville de Marseille. Il devrait être rendu à la rentrée prochaine. « La démarche de la Ville est d’introduire vérité et clarté dans un débat biaisé », a lancé le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, « Pour qu’on nous dise enfin de manière claire et précise ce qui va et ce qui ne va pas ».

444 écoles diagnostiquées durant l’été

C’est donc dans le cadre d’un marché public que seront choisies les entreprises spécialisées pour cet audit. Selon Jean-Claude Gondard, directeur général des services de la Ville de Marseille, la municipalité a provisionné pour cette étude 6 millions d’euros; espérant que l’État participe à hauteur de trois millions d’euros.

« Les audits pourront se dérouler au mois de juillet, et peut-être en août », précisait Jean-Claude Gondard, en amont du conseil municipal. « Il faudra sûrement plusieurs bureaux d’audit. Nous aurons ainsi, à la rentrée, une monographie école par école ».

, La Ville lance son audit sur les écoles à 6 millions d’euros

Cinq mois pour passer au crible les écoles marseillaises

L’État des écoles de Marseille fait débat depuis de nombreuses années. En 2016 déjà, la ministre socialiste de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, demandait un diagnostic précis, et établissait un programme de remise à niveau du parc d’établissements de premier degré marseillais. Elle exprimait le 28 mars dernier dans les colonnes de Libération, les difficultés à travailler avec la Ville de Marseille : « La situation des écoles marseillaises relève d’une incurie au long cours ».

Najat Vallaud-Belkacem en 2016 à Marseille

En novembre 2018, à la suite du drame de Noailles, l’actuel ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, annonçait de son côté un nouvel audit des bâtiments scolaires. Il a été lancé cet hiver sous la forme d’un questionnaire auprès des directeurs des 444 écoles de la ville.

Dans la même ligne, en février 2019, la députée LREM de Marseille, Cathy Racon-Bouzon, déposait un amendement à la loi sur l’école de la confiance. Ce dernier demande que le gouvernement remette un rapport sur l’état du bâti des écoles à Marseille avant le 30 septembre. C’est dans le même temps que le diagnostique engagé par la Ville de Marseille, et voté ce matin, devra être rendu. Cinq mois donc pour passer au crible les écoles marseillaises. La majorité municipale mise ainsi sur son propre audit, jugeant celui de l’État incertain.

L’audit de l’État « mourra de sa belle mort »

En effet, pour le chef de la majorité municipale LR, Yves Moraine, « l’audit de l’État n’avance pas, on ne sait rien, il se base sur une loi non votée, sur l’avis de directeurs d’école qui ne sont pas des spécialistes… Il sortira au mieux en janvier 2020 au lieu du 30 septembre annoncé. Nous, on confie cette mission à des bureaux d’étude spécialisés, dont c’est le métier, indépendants, agréés ». 

Avec son audit, la majorité municipale espère rendre caduque le diagnostic voté au niveau parlementaire. « Il mourra de sa belle mort », promet Yves Moraine. À suivre…

La mairie de Marseille sort deux écoles de son PPP pour limiter leur retard

Article de Julien Vinzent, le 2 Avril 2019 pour Marsactu : https://marsactu.fr/la-mairie-de-marseille-sort-deux-ecoles-de-son-ppp-pour-limiter-leur-retard/

Le PPP des écoles s’effiloche. En adoptant ce lundi la construction de deux écoles dans le 3e arrondissement, la Ville a porté un premier coup de canif dans son plan “école d’avenir”. Les deux groupes scolaires en question, baptisés Jolie Manon et Docks Libres, figuraient dans le programme initial du partenariat public-privé.

Officiellement pourtant, la Ville veut défendre en appel son contrat à un milliard d’euros après son annulation par le tribunal administratif. Cette contradiction n’a pas été soulevée en conseil municipal qui a préféré débattre âprement sur le futur audit des écoles. Mais pour Danièle Casanova, l’adjointe à l’éducation, la cause est entendue : il faudra revoter. “Le calendrier sera très serré mais on peut encore passer une délibération au conseil municipal d’octobre, car il faudra forcément revoir le marché compte tenu du fait qu’on a retiré deux écoles neuves. Ensuite, il ne restera plus que le conseil de décembre, dernier conseil de ma mandature. C’est dommage car ce contrat de partenariat était en quelque sorte mon testament politique.”

Pour la suite, il faut s’abonner à Marsactu comme nous l’avons fait 😉