Article de Benoit Vinstock pour La Provence, le 2 avril 2019 : https://www.laprovence.com/article/politique/5438085/marseille-budget-ecoles-et-mal-logement-au-menu-du-conseil-municipal-ce-matin.html
Le vote du budget primitif ainsi qu’un rapport sur les écoles ont été particulièrement discutés lors du deuxième conseil municipal de l’année
Par Benoit Vinstock
Ce matin s’est tenu le deuxième conseil municipal de Marseille de l’année. Les élus étaient réunis à l’espace Bargemon, notamment pour adopter le budget primitif 2019 et discuter de l’avenir des écoles de la ville qui ont été au coeur de l’actualité locale et nationale ces dernières semaines. Les débats ont également tourné autour du problème du mal logement et du sort des délogés, donnant parfois lieu à de vifs échanges.
Impôts : la ville maintient ses taux mais les impôts vont augmenter
Le budget primitif 2019 a été adopté par le conseil municipal. Il fixe une enveloppe de 1 milliard 478 millions d’euros (dont 1 milliard 33 millions pour le fonctionnement et 445 millions d’investissement). Celui-ci ne prévoit pas d’augmentation des impôts gérés par la ville mais les Marseillais vont pourtant en payer davantage. Une augmentation de 3,3% est en effet imposée par la loi de finances 2019. Les élus du groupe socialiste, Benoît Payan en tête, ont regretté que la Ville n’ait pas fait l’effort de diminuer les taux afin d’absorber cette augmentation.
Pas de quoi entamer l’enthousiasme de Roland Blum (LR), adjoint au maire en charge des finances et du budget qui s’est félicité. “Ce budget est un bon, pour ne pas dire un excellent budget”, a-t-il estimé. L’élu a ensuite présenté la baisse de la masse salariale de 0,9% et le respect de la limite d’augmentation des dépenses réelles de fonctionnement de 1,25%, conformément au contrat passé avec l’État. Ces mêmes dépenses ont concentré les critiques de l’opposition, Benoît Payan critiquant la baisse du budget alloué aux écoles soit, selon lui, la suppression “d’un chantier sur six”. Une position partagée par Jean-Marc Coppola (PCF), qui accuse le maire d’“esquinter la démocratie”. Dans les rangs du RN, Stéphane Ravier a dénoncé l’ampleur de la dette. La Ville “rembourse 170 millions mais en emprunte 80”, a-t-il souligné. Enfin, Stéphane Mari a refusé d’approuver ce budget au nom de La République en Marche. “Même si votre budget tient techniquement la route, compte tenu de vos nombreux échecs, je voterai contre”, a-t-il déclaré tout en reconnaissant que son nouveau parti (il appartenait au groupe PS jusqu’en 2018) était trop jeune pour proposer une alternative.
Écoles : un audit et deux nouvelles constructions
“Un diagnostic technique de l’ensemble des écoles sera réalisé en partenariat avec l’État”, a une nouvelle fois confirmé le maire. “Puisque le gouvernement veut semble-t-il regarder cela, qu’il y participe aussi. Sinon, il n’en a pas le droit”, a-t-il lancé, attaquant l’amendement présenté par la députée marseillaise Cathy Racon-Bouzon (LREM) à l’Assemblée nationale contre lequel la municipalité entend introduire une question prioritaire de constitutionnalité si celui-ci était validé par le Sénat. Le maire a également annoncé “le lancement immédiat de deux écoles neuves en réalisation d’ouvrage en maîtrise publique” qui étaient prévues dans le PPP retoqué par le tribunal administratif le 12 février dernier. Il s’agit des écoles de Jolie Manon et Docks-Libres (3e).
Cet audit arrive tard, selon l’opposition. “Pour ne pas avoir encore une fois la honte de voir l’État mettre le nez dans le cambouis de vos écoles”, a par exemple commenté Sandrine d’Angio (RN) qui a proposé un conseil municipal extraordinaire consacré aux écoles et demandé que les 6 millions d’euros destinés à financer cet audit soient directement investis dans des travaux concrets. “Avec ce rapport, il est incontestable que vous avez 24 ans de retard”, a de son côté estimé Jean-Marc Coppola (PCF). Avec le socialiste Benoît Payan, il avait accompagné ce matin le collectif pour la rénovation des écoles qui a déposé sur le bureau du maire une pétition ayant recueilli 15 000 signatures.