Encore un immeuble privé financé par la métropole

Comme à son habitude et certainement parce que l’Euromed City ne prend pas tant que ça, après la location de la moitié de la tour La Marseillaise, c’est plus du tiers de la tour Eko (9 étages) qui sera loué à la Metropole… Bref… Les promoteurs peuvent dire merci à la métropole, peuvent nous dire merci quoi…

lemoniteur.fr

Marseille : Eko Active loué à distance

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Le confinement n’empêche pas les prises à bail. Grâce au process de signature dématérialisée, Icade peut louer à Action Logement pour une durée de neuf ans 2 274 m2 de bureaux aménagés dans l’immeuble Eko Active, situé au sein de l’opération d’intérêt national Euroméditerranée, à Marseille. Développé en blanc par Vinci Immobilier (90 %) et Icade Promotion (10 %), le bâtiment en R + 9 (8 230 m2 SP) a été acquis en état futur d’achèvement par la foncière d’Icade. Conçu par l’architecte Franck Hammoutène, il est certifié Breeam « very good » et a déjà accueilli son premier locataire. La Métropole Aix-Marseille-Provence loue en effet 3 000 m2 SP pour une durée équivalente de bail.

http://www.vinci-immobilier-entreprise-commercial.com/programme/eko-active/

Voici la description de Vinci Immobilier

vinci-immobilier-entreprise-commercial.com

Eko Active – VINCI Immobilier – Site Commercial

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Au coeur du nouveau quartier Euroméditerranée de Marseille, l’immeuble de bureaux Eko Active propose 8 300 m² de bureaux sur 9 étages.

76 emplacements de stationnement, 43 places pour les 2 roues, 1 local vélos de 140 m². Eko Active offre de grandes baies vitrées à chaque étage avec vue sur une traverse paysagère et sur la mer. Des brise-soleil habillés d’aluminium laqué tamisent la lumière naturelle. Ses plateaux de bureaux modulables permettent d’accueillir plus de 600 personnes.

Le bâtiment est raccordé à la centrale de géothermie marine Thassalia du môle d’Arenc, offrant une solution naturelle de chauffage et de rafraîchissement. L’immeuble s’inscrit dans la démarche OpenWork de VINCI Immobilier qui met l’accent sur le bien-être de l’utilisateur et la performance du bâtiment.

Démarche de labellisation : BREEAM Very Good

Les PPP déclinent… mais bougent encore

Article publié sur Le Moniteur, par Romain Cayrey avec Sophie d’Auzon le 19/04/2019 , pour le lire en ligne : https://www.lemoniteur.fr/article/les-ppp-declinent-mais-bougent-encore.2033425


Hier, ces contrats régissaient de grands projets, lancés par l’Etat et les collectivités locales. Aujourd’hui jugés coûteux, rigides et inaccessibles aux PME, ils ont un avenir incertain.

En 2004, les acteurs du BTP faisaient la connaissance des « contrats de partenariat », rebaptisés en 2016 « marchés de partenariat » et, couramment appelés, « partenariats public-privé » (PPP). Dans un contexte financier compliqué, ce nouvel outil permettait de satisfaire les besoins d’acteurs publics impécunieux et désireux de faire construire rapidement. Les travaux sont en effet préfinancés par le privé, et le paiement étalé sur la durée du contrat. Ainsi, entre 2010 et 2013, l’idylle bat son plein, avec plus de 130 contrats signés. Mais quelques années plus tard, elle semble s’essouffler (voir infographie) . Seuls cinq contrats ont été conclus en 2018 ; le compteur est au plus bas pour 2019. Et quand ce n’est pas la personne publique qui prend ses distances, c’est parfois le juge qui s’interpose. Ainsi, le 12 février dernier, le tribunal administratif de Marseille a annulé la décision de recourir aux PPP pour la construction d’écoles dans la cité phocéenne. De là à parler de rupture définitive, il est encore trop tôt. En revanche, une chose est sûre : les raisons du désamour sont nombreuses.

Une mauvaise réputation. Le PPP souffre tout d’abord d’un problème d’image. Et fait l’objet d’une bataille idéologique – voire corporatiste -, selon certains. Grégory Berkovicz, avocat associé au cabinet GB2A, pointe du doigt « les syndicats de fonctionnaires qui, défendant leur statut, combattent l’externalisation des projets publics ». Jérôme Grand d’Esnon, avocat associé chez Carbonnier Lamaze Rasle & Associés – en 2004, il était, à Bercy, aux manettes de la création de ces contrats -, dénonce la « forte opposition des architectes, dont beaucoup ne vivent que des concours et des primes et ne jurent donc que par la loi MOP [relative à la maîtrise d’ouvrage publique NDLR] ».

Denis Dessus, président du Conseil national de l’ordre des architectes, fait, lui, valoir que « le maître d’ouvrage, en PPP, est une société de projet en général menée par l’entreprise de BTP, une situation qui pervertit notre position de défenseur des intérêts de l’acheteur public. Cet affaiblissement de notre rôle se traduit par des difficultés à obtenir le niveau de prestations attendu d’un service public ». Autres farouches opposants, les représentants des PME de travaux. Pour Philippe Fontanier, secrétaire général du Syndicat national du second œuvre, les PPP ne peuvent répondre aux principes de la commande publique, comme celui de la liberté d’accès : « Les entreprises susceptibles de décrocher ces contrats se comptent sur les doigts d’une main. » Ne resteraient aux petits que les miettes de la sous-traitance…

Ces organisations n’ont pas hésité à attaquer en justice certains projets. Elles ne sont pas les seules. « Le nombre de recours intentés a dissuadé certains décideurs de choisir le PPP », commente Jérôme Pentecoste, avocat associé chez Gowling WLG (cabinet présent sur le montage de deux des trois derniers PPP signés). « Même si, en réalité, ces contentieux sont davantage le fait d’opposants au projet lui-même, ou à l’exécutif d’une collectivité, qu’au montage contractuel », précise-t-il. Quelques loupés retentissants ont aussi contribué à ternir l’image des PPP. L’exemple le plus cité est celui du Centre hospitalier sud-francilien (Essonne) : surcoût et retards importants, innombrables réserves à la réception, pour aboutir à une résiliation du contrat au bout de huit ans. Il ne s’agissait pas d’un contrat de partenariat, mais d’un bail emphytéotique hospitalier. Le fiasco de cette opération a rejailli sur tous les PPP.

Une liaison dangereuse ? La question financière ne peut être éludée. Denis Dessus dénonce « une formule qui transforme le service public en produit financier au profit de quelques banques et grandes entreprises, et dont l’intégralité des risques est sup-portée par les contribuables ». En 2017, la Cour des comptes constatait qu’en matière pénitentiaire le PPP « induit des coûts de financement plus élevés que la maîtrise d’ouvrage publique, mais aussi des coûts de construction substantiellement supérieurs à ceux des établissements réalisés en conception- réalisation ». Sous le quinquennat Hollande, Christiane Taubira, garde des Sceaux, avait d’ailleurs passé en marchés publics des projets initialement prévus en PPP.

Largement utilisées dans les PPP, les cessions Dailly – grâce auxquelles la personne publique peut garantir jusqu’à 80 % de l’endettement de l’opérateur privé – sont devenues un frein. « Très rassurantes pour le banquier, elles permettaient, à l’origine, de faire baisser les taux d’intérêt. Or, en période de taux bas, ce n’est plus un argument ! De plus, ce système a un revers : il fait entrer l’endettement dans les critères de Maastricht », éclaire Jérôme Grand d’Esnon. De son côté, Grégory Berkovicz explique la chute des PPP par un fort lobbying du Trésor : « Bercy veut freiner les dépenses publiques et, comme il a peu de marges de manœuvre sur celles de fonctionnement, il devient hostile à l’investissement public. » Marc Legrand, directeur des concessions chez Eiffage, renchérit : « Nous n’identifions plus de grands programmes aujourd’hui comme il y en a eu auparavant avec les prisons et les hôpitaux. »

Un manque de souplesse. Les acteurs s’accordent sur un point : le PPP est un contrat très rigide. « Toute modification va coûter très cher à la collectivité publique, pieds et poings liés au même opérateur pendant vingt ou trente ans », témoigne Denis Dessus. Ce que confirme Jérôme Grand d’Esnon. « Il est nécessaire, déroule-t-il, d’avoir un besoin bien défini, et de s’entourer d’une équipe suffisante pour bien fixer les règles du jeu, déterminer des pénalités crédibles et contrôlables facilement. » Par ailleurs, avec la réforme de la commande publique de 2016, les critères pour pouvoir recourir au PPP se sont concentrés sur le volet financier. A l’obligation de réaliser une évaluation préalable comparant les différents modes de réalisation d’un projet, s’est ajoutée une étude de soutenabilité financière, auparavant exigée pour les seuls PPP étatiques. Stéphane Braconnier, professeur de droit à l’université Paris-II, voit d’un bon œil cette évolution : « Les conditions juridiques étaient floues et avaient tendance à accroître le risque pour les personnes publiques. » Pour d’autres en revanche, comme Xavier Bezançon, délégué général d’EGF. BTP, « la nouvelle réglementation a rendu le recours à ce contrat presque impossible ». Stéphane Saussier, directeur de la chaire EPPP à Paris-I, parle, lui, de « parcours du combattant ». Un avis motivé doit en effet être rendu par le ministère chargé du budget. « Même si cet avis n’est pas liant, la DGFiP peut en pratique freiner, voire stopper, un projet de PPP d’une collectivité », estime Jérôme Pentecoste, qui ajoute que « l’évaluation préalable est très difficile à réaliser, et inévitablement critiquable ».

Des montages concurrents. La réglementation récente fait de plus la part belle aux contrats globaux, tels que le marché global de performance. Pour Xavier Bezançon, « c’est clair, les élus se sont tournés vers ces nouveaux outils, délaissant les marchés de partenariat ». Stéphane Saussier développe : « Les raisons pour lesquelles les acteurs avaient recours au PPP – son caractère global, les critères de performance… – ont infusé dans les contrats de la commande publique classique. Et il est plus aisé de recourir à ces montages. » Lesquels, ironie des choses, ne sont pas plus populaires auprès des architectes et des PME…

Les personnes publiques se sont aussi reportées sur le nouvel outil que constitue la Semop ou sur un montage éprouvé, la concession. « Mais on peut se demander si certains baux à construction ou concessions de travaux ne dissimulent pas des PPP, alerte Jérôme Pentecoste. Mieux vaut pour les parties qu’il n’y ait pas de contentieux. Les contrats pourraient être requalifiés, voire annulés. »

L’atout de taille des PPP par rapport aux contrats globaux est le paiement différé.

Un avenir, malgré tout. Pour autant, la flamme des PPP brûle toujours : de nombreux contrats sont en phase d’exécution, et quelques acteurs s’engagent encore dans cette voie ( lire p. 14 ). Ceux-là sont convaincus des atouts du montage, qui conserve notamment une différence de taille avec les contrats globaux : le paiement différé. Pour Stéphane Braconnier, « supprimer le marché de partenariat créerait un vide ». En outre, les PPP limiteraient le plus souvent les dérapages de délais sur la phase exécution – l’opérateur privé travaillant, à ce stade, à ses frais. Et ils présentent l’avantage de « sanctuariser les dépenses liées à l’entretien et à la maintenance », explique Marc Legrand. Qui relate par ailleurs que l’activité PPP d’Eiffage est aujourd’hui florissante… à l’étranger.

« On devrait assister à un regain du marché de partenariat », anticipe Grégory Bercovicz, observant « un effet de cycle dans l’investissement public, et une nécessité de revitaliser les villes moyennes ». Pour ces dernières, « le PPP semble être une bonne solution, car elles n’ont pas toujours une maîtrise d’ouvrage très forte et organisée ». Certains lui imaginent aussi un avenir dans les projets routiers, où les besoins sont criants, ou dans les infrastructures sociales, qui ne se prêtent pas au modèle concessif. « Il y a également aujourd’hui une réflexion en France et en Europe pour faire des PPP déconsolidants [ i. e. , dans lesquels les loyers financiers n’entreraient pas dans la dette publique NDLR] », explique enfin Jérôme Pentecoste. Ce qui nécessiterait une évolution de l’allocation des risques entre le public et le privé, et du mécanisme de financement en cession Dailly… Pas une mince affaire.

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Nombre de PPP (contrats et marchés de partenariat) attribués par les collectivités locales et l’Etat et leur montant – ©
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Répartition des projets attribués par l’Etat et répartition des projets attribués par les collectivités locales – ©

Ils font – encore – le choix du PPP

« Un projet complexe et un travail de longue haleine »

« Nous avons opté pour le PPP notamment en raison de la complexité du projet, qui suppose la délocalisation des deux marchés d’intérêt national existants à Nice. La procédure a duré six ans : la Mission d’appui aux PPP [aujourd’hui Fin Infra, NDLR] a rendu un avis favorable en 2013, et le contrat a été signé le mois dernier. C’est un travail de longue haleine, qui nécessite beaucoup de réflexions et de réunions afin d’harmoniser les demandes de chacun. Il y a aussi un travail de préparation dans le montage du contrat, il faut tout analyser et négocier pour avoir un certain nombre de garanties.

Le lauréat a aujourd’hui une mission de construction de l’équipement et d’entretien. En revanche, nous conservons la gestion, compte tenu de la spécificité des métiers concernés. »

Aménagement du MIN de Nice. Signé en mars 2019 pour 35 ans

Alain Philip, DGS technique, Métropole Nice Côte d’Azur

« Un contrat adapté au vu de notre capacité à investir »

« Nous n’avions pas d’autres solutions que le marché de partenariat pour réaliser nos travaux d’éclairage public.

Il nous fallait remplacer la totalité du parc pour des raisons de vétusté, mais aussi d’économies d’énergie. La maire a par ailleurs choisi de faire son mandat sans emprunt. Ainsi, au vu de notre capacité à investir, ce contrat était le plus adapté. Nous avons alors recruté un assistant à maîtrise d’ouvrage pour sécuriser notre procédure de passation et nous accompagner tout au long du projet, car c’est un contrat extrêmement complexe. Nous sommes à présent engagés pour quinze ans, et pour être certains que tout se passe bien, nous avons inclus des garanties et des pénalités élevées. Résultat : le parc a été entièrement renouvelé et livré le jour attendu. »

Eclairage public et vidéoprotection. Signé en janvier 2018 pour 15 ans

Maureen Ibanez, responsable marchés publics, ville de Bruay-sur-Escaut (Nord)

« Une soutenabilité budgétaire très attractive »

« Le ministère peut, dans le respect des critères, recourir au marché de partenariat pour des projets complexes, nécessitant des ressources de maîtrise d’ouvrage que ne possède pas la structure concernée, et pour lesquels un retour sur investissement est avéré. Ici, la soutenabilité budgétaire de l’opération – restructuration d’un îlot pour y regrouper les commissariats de quatre arrondissements de Paris – est très attractive. Le foncier apporté permettra la location d’immeubles dans le centre de la capitale, couvrant le loyer qui sera versé à l’opérateur privé durant une courte période. D’autre part, le ministère dispose de capacités d’expertise bâtimentaire de haut niveau, ce qui garantit une prise en charge optimale du projet. »

Réhabilitation de l’îlot Perrée (Paris) en commissariat. Signé en février 2019 pour 13 ans

Antoine Gobelet, directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières du ministère de l’Intérieur

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Alain Philip, DGS technique, Métropole Nice Côte d’Azur – © METROPOLE NICE COTE D’ AZUR
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Antoine Gobelet, directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières du ministère de l’Intérieur – © ELIZABETH DELELIS / MI / DICOM

« La zone de pertinence du PPP reste assez large »

Pourquoi le partenariat public-privé est-il en perte de vitesse ?

Yann Le Tourneur : Il y a un effet lié au cycle d’investissement, que ce soit pour l’Etat ou pour les collectivités locales. De plus, les acteurs se reportent sur d’autres modes de réalisation, dont les conditions de recours ont été assouplies, comme les marchés globaux, ou récemment créés, comme les Semop.

Antoine Tardivo : A cela s’ajoutent les contraintes budgétaires des collectivités et l’incertitude des recettes fiscales. Cette absence de visibilité n’incite pas à opter pour le marché de partenariat, qui sanctuarise l’affectation de crédits budgétaires. Côté Etat, on constate également une contrainte sur la dette, et la difficulté d’obtenir le feu vert au titre de l’étude de soutenabilité budgétaire.

Enfin, depuis 2015, certains organismes tels que les hôpitaux, universités… , dits “Odac”, sont interdits de recours direct au PPP : ils doivent passer par leur ministère de tutelle et obtenir l’accord du Budget.

Quel est l’impact de l’avis de Fin Infra sur les projets de PPP ?

Y. L. T. : Nous devons rendre un avis sur les évaluations préalables réalisées par l’Etat et, depuis 2016, par les collectivités. Nous émettons assez peu d’avis défavorables, notamment parce que les porteurs de projets viennent généralement nous voir en amont, ce qui nous permet le cas échéant de les orienter vers des montages plus adaptés que le PPP pour leurs opérations. Les avis de Fin Infra sont non liants : cependant ils doivent être transmis à l’assemblée délibérante, ce qui leur donne un certain poids au moment de voter le recours au PPP !

Quel avenir voyez-vous pour ces contrats ?

Y. L. T. : Le marché de partenariat a des atouts, il reste néanmoins un outil parmi d’autres. Sa zone de pertinence est assez large : dès qu’il y a des enjeux en matière de performance ou de coût global, des problématiques d’organisation de la maîtrise d’ouvrage, des contraintes fortes de délai, etc. , son utilisation peut être étudiée.

Le PPP est particulièrement bien adapté pour les contrats d’éclairage public par exemple, ou encore pour les bâtiments scolaires, d’autant plus que l’alternative représentée par les concessions est à exclure dans ces secteurs.

A. T. : Ce contrat a de l’avenir dans la mesure où, depuis plusieurs années, la maîtrise d’ouvrage publique s’affaiblit, obligeant les acteurs à se reposer de plus en plus sur des AMO, avec une efficacité opérationnelle non garantie.

Le PPP permet de mobiliser les compétences du privé en matière de maîtrise d’ouvrage.

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Yann Le Tourneur, directeur par intérim de Fin Infra (mission d’appui au financement des infrastructures) – © MINISTÈRE
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Antoine Tardivo, directeur de projets – © MINISTÈRE

PPP de l’ilôt Perrée (Paris) : « Une soutenabilité budgétaire très attractive »

Article paru sur Le Moniteur le 19/04/2019, on ne sait pas par qui mais quelqu’un qui aime bien les PPP. https://www.lemoniteur.fr/article/ppp-de-l-ilot-perree-paris-une-soutenabilite-budgetaire-tres-attractive.2033275

Note du collectif : Quand l’état se prononce sur le fait que les PPP peut pallier le manque de ressources en maîtrise d’ouvrage, cela revient à dire que la maitrise d’ouvrage n’est pas forte. La solution n’est-elle pas plutot de la renforcée ?!

Peu de projets publics sortent aujourd’hui sous forme de PPP, mais ce montage contractuel n’a pas dit son dernier mot. Le dernier marché de partenariat signé à ce jour porte sur la restructuration et la réhabilitation de l’ilôt Perrée (Paris 3e), pour y installer les commissariats des quatre premiers arrondissements de la capitale appelés à fusionner. Interview d’Antoine Gobelet, directeur de l’évaluation de la performance et des affaires financières et immobilières (Depafi) du ministère de l’Intérieur.

Le ministère de l’Intérieur a conclu le 18 février avec Efilo (filiale d’Eiffage) un marché de partenariat portant sur la conception, le financement, la restructuration et la réhabilitation de l’ilôt Perrée. En quoi consiste le projet exactement ?

Cet immeuble a été construit en 1912 par l’architecte du ministère des Finances, Louis Blanc, pour abriter les services de « La Garantie », établissement dépendant de la Direction générale des impôts et chargé du contrôle officiel du métal précieux. L’imposante façade de brique et de pierre est ornée de mosaïques, de médaillons et de bas reliefs.
Le bâtiment sera restructuré et rénové pour accueillir dans des conditions optimales les 600 fonctionnaires en charge de la sécurité publique dans le nouvel arrondissement de Paris centre. Au final, le ministère de l’Intérieur disposera d’un bâtiment de 5 600 m² de surface utile à l’architecture remarquable. Les travaux seront réalisés en 33,5 mois à compter de la date de signature du marché de partenariat.

Pourquoi avoir choisi ce montage en PPP ?

Le choix du marché de partenariat a été validé en décembre 2016 par un comité de pilotage présidé par la Direction de l’immobilier de l’Etat et associant la Direction du budget, Fin Infra (1), France Domaine Paris, la Depafi et la Direction des douanes. L’étude de soutenabilité budgétaire et l’étude préalable sur les modes de réalisation [requises par la réglementation, NDLR] ont été validées par la Direction du budget et Fin Infra en mai 2017.

Fin Infra a notamment analysé que, dans ce cas précis, le marché de partenariat présentait les meilleures garanties pour la bonne maîtrise du projet, y compris en termes de délais de livraison de l’ouvrage. Et ce, compte tenu des assurances apportées par le service constructeur du secrétariat général pour l’administration du ministère de l’intérieur (Sgami) Ile-de-France de disposer d’un programme technique précis et de pouvoir piloter une assistance juridique adaptée.

Le fait que le service constructeur dispose de solides équipes internes de maintenance et des supports juridiques permettant de garantir une bonne exploitation du bâtiment a constitué un autre argument déterminant. Cela signifie que le recours à un marché global sectoriel [qui aurait, lui, englobé la maintenance et l’exploitation, NDLR] aurait, pour cette opération, représenté une double dépense pour l’État.

Enfin, la soutenabilité budgétaire de l’opération est particulièrement attractive. En effet, le foncier apporté est domanial et des loyers significativement élevés sont en jeu, avec des locations d’immeubles dans les arrondissements centraux de la capitale pour trois des quatre commissariats d’arrondissement. Leur montant couvrira le loyer qui sera versé à l’opérateur pendant une courte période. A l’issue des travaux, l’opération se débouclera en effet au profit de l’Etat en dix ans.


Plus largement, quelle est la position de votre ministère sur les PPP ?

Le ministère s’inscrit dans le strict respect de la doctrine de la Direction du budget et de la Direction de l’immobilier de l’Etat. Nous choisissons donc de faire appel à des PPP si les critères d’utilité et d’efficacité de la dépense publique – notamment le retour sur investissement – sont avérés et validés par Bercy.

Ainsi, le marché de partenariat est susceptible de constituer un outil très utile, car il peut pallier le manque de ressources en maîtrise d’ouvrage. Il permet aussi d’inclure les aspects de valorisation (location, cession) que comportent certains projets et enfin, il n’interdit pas l’apport de financement par l’Etat, pouvant réduire le coût du financement à la période de portage de chantier. L’Etat étudie donc certains de ses projets sous cet angle. Le marché de partenariat pourra être exclu ou au contraire privilégié, en fonction des conclusions des études préliminaires.

Avez-vous tendance, comme nombre d’acteurs publics, à recourir de plus en plus aux marchés globaux et de moins en moins aux PPP ?

Les marchés publics globaux de performance sont des outils intéressants. Nous en avons passé un premier pour un projet de réhabilitation d’hôtel de police à Lyon en avril 2018, nous ferons un retour d’expérience pour en tirer les premiers enseignements et voir comment utiliser au mieux ce cadre juridique.

(1) Fin Infra est la mission d’appui au financement des infrastructures. Elle a succédé à la Mission d’appui aux partenariats public-privé (Mappp) en 2016.

A Marseille, le rapporteur public demande l’annulation du PPP « écoles » à 1 milliard d’euros

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Christiane Wanaverbecq (Bureau de Marseille du Moniteur) |  le 29/01/2019  |  BâtimentBouches-du-RhôneRéglementation des marchés publicsPPPVie du BTP

 

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Largement critiqué depuis son adoption à l’automne 2017, le plan « Ecole d’Avenir » du maire de Marseille vise à démolir et reconstruire une trentaine d’écoles d’ici à 2025. Le tribunal administratif, qui examinait les recours ce 29 janvier, rendra sont verdict le 12 février.

Le suspense prendra fin le 12 février 2019. A cette date, le tribunal administratif (TA) de Marseille rendra son délibéré, statuant sur la procédure en cours d’attribution de marchés de partenariat représentant un montant de plus d’1 milliard d’euros pour démolir et construire d’ici à 2025 une trentaine d’écoles, parmi les 444 que compte la Ville, pourra être menée à son terme. Les principaux groupes de BTP français seraient sur les rangs.

Cette annonce fait suite à l’audience qui s’est tenue ce 29 janvier 2019 au matin pour étudier les trois recours déposés respectivement par le Conseil national de l’ordre des architectes (Cnoa) et le conseil régional de l’ordre des architectes de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Croa Paca), le syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône (SA 13) et enfin, trois représentants de la société civile.

Sur le même sujet A Marseille, le front anti-PPP pour les écoles s’élargit

Satisfaction mesurée

Lors de l’audience au TA, le rapporteur public a conclu à l’annulation de la délibération prise le 16 octobre 2017 par le conseil municipal de Marseille pour réaliser le plan « Ecole Avenir » avec la procédure des marchés de partenariat. Il a en effet considéré qu’« il est difficile de conclure » que la procédure des marchés de partenariat est « plus avantageuse » qu’une procédure en loi MOP. Les jugent suivent dans 90 % des cas l’avis du rapporteur public.

A l’issue de l’audience, Françoise Berthelot, présidente du Croa Paca, et Patrick Verbauwen, président du SA 13, exprimaient cependant une satisfaction mesurée. « Le rapporteur public a fait l’analyse de l’évaluation défendue par la Ville de Marseille du coût plus favorable du PPP par rapport à la loi MOP. Il a trouvé le raisonnement abscons », a rapporté Françoise Berthelot rappelant qu’en « luttant contre les PPP, nous luttions pour l’intérêt général ». « C’est d’ailleurs sur cette base que l’avocat représentant l’ordre des architectes a développé sa plaidoirie. Il a ainsi rappelé que la rigidité des PPP est préjudiciable à la qualité du travail ».

Plan B

De leur côté, le SA13 a basé son argumentaire sur l’insuffisance des éléments fournis aux conseillers municipaux lors du vote de la délibération. « Ces éléments n’étaient que financiers et pas techniques. Nous sommes satisfaits mais nous le saurons encore plus quand la Ville de Marseille présentera un projet global de rénovation des 444 écoles », a déclaré de son côté Maxime Repaux, vice-président du SA 13, porteur d’un « plan B » de rénovation des 36 écoles, en majorité de type GEEP.

Sur le même sujet A Marseille, les opposants au PPP « écoles » dévoilent un projet alternatif

« Nous réclamons un diagnostic en bonne et due forme. Lors de notre travail pour établir notre « plan B », nous avons découvert que les écoles Pailleron ou GEEP n’étaient pas les plus fragiles », a-t-il poursuivi. « Il est incroyable que la Ville de Marseille ait découvert si tardivement l’existence de ces 36 écoles Pailleron. La Ville invoque l’urgence, pourquoi pas. Mais 1 milliard d’euros, ce n’est pas rien », s’est exclamé, de son côté, Régis Rioton, trésorier au Cnoa.

Pétition

Si l’annulation de la délibération du conseil municipal était confirmée, il s’agirait d’une première victoire judiciaire pour les opposants au projet. Leur combat s’ajoute à la bataille politique engagée par le conseiller municipal socialiste Benoît Payan, et son homologue communiste Jean-Marc Coppola.

« De lourdes incertitudes juridiques pèsent sur ce PPP et face à l’urgence de la situation de nos écoles, la Mairie ne peut plus se permettre aujourd’hui de perdre du temps dans un projet qui n’est pas le bon, et qui a toutes les chances d’être annulé par le tribunal administratif », a écrit Benoît Payan dans un communiqué publié ce matin.

Avec Jean-Marc Coppola, ce dernier est à l’origine d’une pétition en ligne contre le partenariat public-privé des écoles lancé par la Ville. Elle a atteint les 10 000 signatures en fin de semaine dernière. Cela ouvrirait la voie au dépôt d’une délibération citoyenne lors du conseil municipal du 1er avril prochain. Cette délibération s’appuie sur le contre-projet ou « plan B » proposé par le SA 13.

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A Marseille, les opposants au PPP « écoles » dévoilent un projet alternatif

Michel Couartou |  le 24/09/2018  | publié sur le site du Moniteur : https://www.lemoniteur.fr/article/a-marseille-la-societe-civile-propose-un-projet-alternatif-au-ppp-ecoles.1993604

Architectes, économistes, artisans… réclament un rendez-vous au maire pour lui demander d’abandonner la procédure de PPP pour la rénovation de 32 écoles « Pailleron ». Ils proposent un contre-projet étayé qui permettrait, selon eux, d’économiser plus de 300 millions d’euros et de soutenir le tissu local d’artisans.

Le collectif « Marseille contre les PPP », qui rassemble le syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône (SA 13), l’Unsa, la MAV Paca, le Cinov, la Capeb 13, le syndicat national du second œuvre (SNSO), de nombreux syndicats d’enseignants (FSU, Sud Education, SNU, etc.), de parents d’élèves, et des citoyens, vient de présenter un projet alternatif au partenariat public-privé (PPP) que la Ville de Marseille a lancé pour la rénovation de ses 32 écoles dites « Pailleron » et la construction de six nouvelles écoles.

En octobre 2017, le Conseil municipal avait voté une délibération actant le principe du recours au PPP pour un montant global estimé à 1,04 milliard d’euros. Depuis, trois recours ont été déposés contre cette délibération : en décembre 2017 par plusieurs citoyens, d’une part, et par le Conseil régional de l’Ordre des architectes, d’autre part, et le dernier en avril 2018 par le SA 13.

Architectes et économistes de la construction, bâtisseurs du projet alternatif

Ce projet alternatif a été élaboré par les architectes du Syndicat, épaulés par des économistes de la construction et des spécialistes de la maintenance des écoles. Ils comptent le soumettre au plus tôt à Jean-Claude Gaudin. Une demande officielle d’audience lui a été transmise.

« Ce projet montre qu’on peut réaliser les mêmes travaux pour un moindre coût, avec des entreprises locales et en totale concertation avec les usagers, enseignants et parents d’élèves. Tout ce que ne fait pas le PPP. », explique Maxime Repaux, conseiller du Syndicat. Le contre-projet pointe tout d’abord l’absence de diagnostic préalable et d’audit de l’ensemble du parc des écoles de Marseille.

Sur le plan technique, le SA 13 remet en cause le choix du PPP de démolition-reconstruction des écoles « Pailleron ». En prenant l’hypothèse d’une maîtrise d’ouvrage directe de la ville, il estime qu’une réhabilitation lourde, en gardant la structure, pourrait suffire dans de nombreux cas, et réduire ainsi la facture globale. Une simulation financière sur ces bases estime le coût de rénovation à 723 millions pour les 32 groupes scolaires, une économie de près de 300 millions d’euros.

Retour à la maîtrise d’ouvrage publique

Sur le fond, Christian Bruschi, avocat honoraire et membre du collectif, met le doigt sur la « valorisation du foncier » de certaines écoles, « des projets immobiliers laissés à la totale discrétion du partenaire privé, dans le flou le plus total ». Il s’étonne également d’une avance sur rémunération, versée à la livraison des premiers chantiers, qui atteindrait 70 % du coût total du PPP, alors que les textes de référence des marchés de partenariat fixent cette avance entre 15 et 30 % du montant.

Quant à Patricia Blanchet-Bhang, présidente de la Capeb 13, elle refuse l’argument de la sous-traitance que le titulaire du PPP pourrait confier aux artisans locaux. « C’est nous obliger à travailler dans des conditions de dépendance totale, sans maîtrise des prix ni des délais. Pourquoi cela alors que les entreprises locales sont tout à fait compétentes pour gérer ce genre de chantier en direct avec le maître d’ouvrage public ? » Une opinion que partage Patrick Verbauwen, président du SA 13, pour qui « le choix du PPP revient tout simplement à faire sortir tout un pan des acteurs locaux du système de production de la construction. »

Tous militent pour un abandon du PPP et un retour à la maîtrise d’ouvrage publique directe. « Nous dire que les services de la ville ne sont pas compétents pour gérer ce type de chantiers n’est pas un argument recevable. C’est finalement très méprisant pour son propre personnel », conclut Christian Bruschi.

A Marseille, la polémique autour des PPP du plan Ecole d’Avenir enfle

Article de Christiane Wanaverbecq – LE MONITEUR.FR pour lire l’article en ligne : https://www.lemoniteur.fr/article/a-marseille-la-polemique-autour-des-ppp-du-plan-ecole-d-avenir-enfle-35518099

Alors que l’opposition au «Plan Ecole d’avenir » destiné à rénover et construire en quatre ans une trentaine d’écoles à Marseille ne faiblit pas, la Ville de Marseille vient de publier l’avis de consultation pour attribuer des marchés de partenariat de 754,8 millions d’euros HT. Les groupements de conception-construction ont jusqu’au 15 juin pour remettre leur offre.

La Ville de Marseille vient de publier l’avis de consultation pour attribuer des marchés de partenariat correspondant à un montant de travaux de 754,8 millions d’euros HT destinés à rénover et construire une trentaine d’écoles d’ici à 2025. Les groupements de conception-construction ont jusqu’au 15 juin pour remettre leur offre.

L’appel d’offres intervient six mois après l’adoption le 16 octobre par le conseil municipal de la délibération approuvant le principe du recours à un accord-cadre de marchés de partenariat et à des marchés de partenariat subséquents pour démolir 31 établissements « GEEP » (du nom du concepteur-réalisateur « Groupement d’études et d’entreprises parisiennes ») remplacés par 28 autres, ainsi que la construction de six écoles neuves. 

Requêtes

A l’époque, l’opposition avait voté contre. Et la délibération avait provoqué l’ire de l’ordre des architectes, du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône, du syndicat national des entreprises du second œuvre (SNSO), et de la Capeb des Bouches-du-Rhône. Dès décembre, le conseil national de l’ordre et le conseil régional de l’ordre de Provence Alpes Côte d’Azur, avaient déposé une requête conjointe au tribunal administratif (TA) de Marseille demandant l’annulation de la délibération. Après un recours gracieux déposé auprès du maire LR Jean-Claude Gaudin resté sans réponse, le syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône a, de son côté, déposé le 13 avril un recours pour excès de pouvoir au TA de Marseille. Les conséquences économiques de la procédure n’auraient pas été suffisamment prises en compte, de même que les élus n’auraient pas été suffisamment informés lors du vote de la délibération en conseil municipal.

Vétusté et insalubrité

La troisième procédure est portée par un collectif composé de citoyens et de différents syndicats qui dénoncent « le mauvais choix » de la mairie « qui se défausse de ses responsabilités ». A l’instar du syndicat des architectes, ils proposent de réaliser ce programme de rénovation-reconstruction en loi MOP en sollicitant par exemple « un prêt auprès de la banque européenne d’investissement et un autre auprès de l’Etat eu égard à la situation catastrophique des écoles à Marseille ».  Suite à des témoignages d’enseignants et de parents d’élèves en 2016 dénonçant la grande vétusté et l’insalubrité de certaines d’entre elles, l’Etat avait d’ailleurs à l’époque sommé la Ville à entreprendre des premiers travaux d’urgence. Le comité interministériel à l’Egalité et à la Citoyenneté de Vaulx-en-Velin, réuni le 13 avril 2016, avait annoncé des efforts de l’Etat à hauteur de plus de 4 millions d’euros, dans le cadre du plan pluriannuel « Ecoles de Marseille ».

Les députés LREM montent au créneau

Depuis, la polémique sur l’état des écoles de la cité phocéenne n’a jamais vraiment cessé. A tel point que, sollicités par le syndicat des architectes et par des parents d’élèves « inquiets », Saïd Ahamada, Alexandra Louis, Claire Pitollat et Cathy Racon-Bouzon, députés de la République en Marche des Bouches-du-Rhône, sont montés au créneau. « Si la nécessité d’un investissement dans nos écoles ne fait pas de doute, la méthode choisie pose des questions auxquelles il sera nécessaire de répondre », écrivent-ils dans le communiqué rendu public le 3 mai.

A l’inverse des représentants de l’ordre des architectes ou du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône qui ont sollicité plusieurs fois une entrevue, les quatre députés ont été reçus le 25 avril par le maire LR Jean-Claude Gaudin. A la suite de cette rencontre et pour se forger leur propre opinion, ils vont auditionner jusqu’à fin mai, à raison d’une demi-journée par semaine, les architectes, les entreprises, les parents d’élèves, toutes les parties intéressées par le sujet. « Elles permettront d’établir une position politique commune et publique sur un sujet majeur qui nous concerne tous. Nous la présenterons début juin », déclare Saïd Ahmani, député LREM  de la 7e circonscription des Bouches-du-Rhône. « Le maire nous dit qu’ils n’ont pas la capacité de construire autant et aussi vite. De l’autre côté, il y a des enjeux financiers. La Ville va en effet devoir payer pendant une longue période des loyers relativement importants », poursuit-il. La Ville versera en effet des loyers pour un montant d’environ 41 millions d’euros par an pendant 25 ans, soit un coût total dépassant le milliard d’euros.

Focus

La procédure du marché de partenariat

Le plan Ecole d’Avenir sera réalisé au moyen d’un accord-cadre multi-attributaires permettant à la Ville de conclure six marchés subséquents de partenariat répartis en trois « vagues » de deux marchés conclus sur une période de quatre ans. Sur la base de critères techniques (70%) et financiers (30%), seuls les trois meilleurs groupements seront désignés attributaires de l’accord-cadre. Ils seront ensuite mis en concurrence pour l’attribution de chacun des marchés subséquents de partenariat, les deux premiers étant notifiés à la suite de l’accord-cadre. Les lauréats seront choisis début 2019 et la livraison des écoles s’échelonnera entre juillet 2021 (14 écoles), juillet 2024 (une dizaine) et juillet 2025 (une dizaine également). La première vague de marchés subséquents concernera environ 220 classes à démolir et 270 à reconstruire, soit deux marchés de sept établissements chacun. De dimensions diverses avec des surfaces utiles entre 3 000 m2 et 7 000 m2 comprenant des gymnases, ces futures écoles feront l’objet de plusieurs programmes types. A l’exception des six écoles nouvelles à créer, les opérations de démolition / reconstruction de groupes scolaires « GEEP » seront réalisées en site occupé. Les prestations devront donc inclure le maintien en fonctionnement des établissements durant les travaux (selon les sites elles pourront comprendre : locaux provisoires, opérations tiroirs, transfert …).