La Ville fait son marché pour le grand audit des écoles marseillaises

Paru sur Marsactu, par Violette Artaud, le 6 juin 2019, https://marsactu.fr/le-grand-audit-des-ecoles-marseillaises-sur-les-rails

LE DCE EST ICI : https://collectif-pour-la-renovation-des-ecoles.fr/wp-files/DCE/?2019_50001_0031%20-%20%20Diagnostic%20technique%20des%20%C3%A9quipements%20scolaires%20de%20la%20Ville%20de%20Marseille

La Ville vient de lancer un appel d’offres pour un vaste audit technique des écoles marseillaises. Du sol au plafond, tout doit être inspecté en trois mois. Une nouvelle en demi-teinte pour les anti-PPP qui y voient un délai bien trop court pour un vrai bilan.

La cour de l’école Kléber à l’heure de la récréation des plus petits. Photo : B.G.

Ils l’avaient promis. Ils vont le faire. Le grand audit des écoles marseillaises est sur les rails : la Ville vient de lancer un appel à candidature pour sa réalisation. Acté en conseil municipal en début d’année (lire notre article), ce diagnostic technique concernera toutes les écoles, sans exception. Des plus anciens aux plus récents, les établissements scolaires seront analysés des fondations aux toitures en passant par les fenêtres, chauffages, réseaux d’eau et mobilier. Mais si cet audit tant attendu est accueilli d’un bon œil par ceux qui le réclamaient (lire notre article), les opposants au PPP contestent toujours les conditions de sa mise en œuvre.

« Nous sommes satisfaits de chaque pas fait pour mieux connaître l’état de nos écoles, apprécie Christian Bruschi, membre du collectif PRE (pour la rénovation des écoles). Ça nous donne un peu le sentiment que les choses bougent parce que nous avons bougé. » Celui qui a porté un recours devant la justice pour s’opposer au partenariat public-privé (PPP) pour la rénovation de 34 groupes scolaires poursuit en défenseur du service public : « Le ministère de l’éducation aussi semble faire avancer les choses. Si rien n’avait été fait, on se serait vraiment dit que tout part à vau-l’eau. »

« Vision précise, objective, uniformisée »

En 2016, après la publication par Marsactu de la lettre ouverte d’une enseignante, puis d’une enquête de Libération qui dénonçait l’état déplorable des écoles marseillaises, un audit avait été commandé par le ministère de l’éducation. Introuvable jusqu’à il y a peu (lire notre article), le document s’est finalement avéré être très succinct. Le gouvernement s’est donc engagé à rendre un nouveau rapport sur l’état des écoles de la ville avant le 30 septembre. Des questionnaires ont déjà été transmis aux directeurs d’écoles. De son côté, la mairie a décidé de ne pas attendre le verdict de l’État et de mettre les bouchées doubles sur « cette mission de diagnostics techniques » qu’elle a évaluée à 6 millions d’euros.

« Le but de cette consultation est de permettre à la personne publique de disposer d’une base de données actualisée, complète et homogène de ses équipements scolaires, peut-on ainsi lire dans le cahier des clauses techniques dudit appel d’offre. L’ensemble de ces informations permettra d’avoir une vision précise, objective, uniformisée de l’état technique de chaque site. Cette connaissance exhaustive pourra contribuer à l’amélioration de sa conservation, son entretien, sa mise en conformité et sa maintenance. » Un programme qui s’annonce louable et qui concerne donc, « l’ensemble du patrimoine scolaire de la ville de Marseille ».

« Rien à redire sur le cahier des charges »

« Ce cahier des clauses techniques englobe tous ce qu’on demandait. Il consiste en une analyse visuelle et rapide mais complète. Tous les bâtiments et ses composants techniques vont être étudiés, se réjouit un parent d’élève membre du collectif PRE et spécialiste de la commande publique. C’est très positif et il n’y a rien à redire sur le cahier des charges. » Outre l’état des lieux général et le contrôle de la conformité, le diagnostic doit également préconiser des travaux nécessaires et un classement par rapport à l’urgence de leur réalisation.

L’ensemble des équipements scolaires, du gymnase à la cours de récré doit être inspecté, exception faite des cuisines. « L’ensemble des données pourra à terme faciliter la mise en place de la trame d’un plan pluriannuel de travaux », précise encore le document. Enfin, des « indications de coûts » devront être transmises au commanditaire. Mais si le fruit de ce marché devrait in fine être d’une grande richesse pour la connaissance de l’état des écoles marseillaises, ses conditions d’attribution ne plaisent pas à tout le monde.document
Le cahier des charges de l’audit

3 millions de chiffre d’affaires minimum

« Oui, ce diagnostic est rassurant. Mais les conditions d’organisation de cet appel d’offres ne nous satisfont pas », prévient Maxime Repaux du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône. Et pour cause, le chiffre d’affaires minimum requis pour l’entreprise qui s’apprête pour postuler à ce marché sur le dernier exercice est de 3 millions d’euros. « En faisant ça, on écarte forcément les agences d’architectes locaux au profit des grands groupes. Bref, on retrouve les mêmes dispositions qu’avec le PPP. » Le syndicat des architectes ainsi que le conseil de l’ordre de cette profession proposait eux de diviser le marché en dix tranches, quand celui-ci ne l’est qu’en deux, d’environ 200 écoles chacune.

« Cela permettrait de faire travailler 40 architectes, de croiser des regards différents et de recouper les méthodes de travail », poursuit Maxime Repaux. Le tout supervisé par un comité de pilotage « qui réunirait l’ensemble des parties prenantes : enseignants, parents, architectes, ingénieurs… », imagine encore l’architecte. Mais le syndicat compte tout de même tenter le coup. « Nous allons demander l’abaissement de ce plafond et essayer de répondre à l’appel d’offres avec plusieurs agences ou en s’associant à un bureau d’étude, quitte a être rejeté. »

« Il faut être une armée ! »

Le diagnostic, divisé en deux lots, devra être réalisé en 90 jours. De quoi faire bondir la présidente du conseil de l’ordre des architectes. « C’est n’importe quoi ! Ça fait sept écoles par jour ouvrable. Vous imaginez ? Un équipement scolaire c’est environ 1000 m², avec 440 écoles ça fait 400 000 m², à diagnostiquer en trois mois ?, s’indigne Françoise Berthelot, présidente du conseil de l’Ordre régional des architectes. Je ne sais pas à quoi ils ont pensé et je me demande s’il ont conscience de la façon dont on analyse un bâtiment. » « Trois mois c’est très court, note également le parent d’élève cité plus haut. Il faut être une armée. »

Enfin, les « anti-PPP » regrettent le découpage géographique de ce marché : un lot pour le sud de la ville, un pour le nord. « On ne peut rien en conclure de définitif mais ça soulève une fois de plus l’inquiétude quant à la disparité territoriale », ajoute Christian Bruschi. Le cahier des clauses techniques prévoit en effet un lot pour les 2e, 3e, 4e, 5e, 13e, 14e, 15e et 16e et un autre pour les 6e, 7e, 8e, 9e, 10e, 11e et 12e. Les candidats ont jusqu’au 26 juin pour déposer leur candidature. Les entreprises retenues seront connues à la rentrée pour un rendu de l’expertise « fin novembre, décompte Danièle Casanova, l’adjointe LR aux écoles. Elle sera présentée au conseil municipal de décembre ». Le dernier de l’ère Gaudin.

La mairie de Marseille sort deux écoles de son PPP pour limiter leur retard

Article de Julien Vinzent, le 2 Avril 2019 pour Marsactu : https://marsactu.fr/la-mairie-de-marseille-sort-deux-ecoles-de-son-ppp-pour-limiter-leur-retard/

Le PPP des écoles s’effiloche. En adoptant ce lundi la construction de deux écoles dans le 3e arrondissement, la Ville a porté un premier coup de canif dans son plan “école d’avenir”. Les deux groupes scolaires en question, baptisés Jolie Manon et Docks Libres, figuraient dans le programme initial du partenariat public-privé.

Officiellement pourtant, la Ville veut défendre en appel son contrat à un milliard d’euros après son annulation par le tribunal administratif. Cette contradiction n’a pas été soulevée en conseil municipal qui a préféré débattre âprement sur le futur audit des écoles. Mais pour Danièle Casanova, l’adjointe à l’éducation, la cause est entendue : il faudra revoter. “Le calendrier sera très serré mais on peut encore passer une délibération au conseil municipal d’octobre, car il faudra forcément revoir le marché compte tenu du fait qu’on a retiré deux écoles neuves. Ensuite, il ne restera plus que le conseil de décembre, dernier conseil de ma mandature. C’est dommage car ce contrat de partenariat était en quelque sorte mon testament politique.”

Pour la suite, il faut s’abonner à Marsactu comme nous l’avons fait 😉

Le tribunal administratif annule la délibération de lancement du PPP des écoles

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Chantier phare évalué à 1 milliard d’euros, le partenariat public-privé (PPP) pour la construction de 34 écoles à Marseille est remis en cause. Le tribunal administratif a jugé non valable la délibération d’octobre 2017 qui lançait l’appel d’offres et en particulier la justification du recours à la procédure de PPP. Il suit ainsi l’avis de la rapporteure publique défendu lors de l’audience du 29 janvier (lire notre compte-rendu). Le recours était porté par des citoyens et syndicats d’architectes, soutenus plus largement par le collectif Marseille contre les PPP.

Le 4 février, lors du conseil municipal, le patron de la majorité Yves Moraine avait évoqué les “choix” qui s’offriraient au maire en cas d’annulation, en fonction des motifs du jugement : “soit de le rendre inéluctable, pour la première tranche seulement, soit de le laisser totalement prêt pour que celui ou celle qui siégera à sa place en 2020 puisse prendre une décision”.

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Le rapporteur public du tribunal administratif va demander l’annulation du PPP des écoles

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Article de Jean-Marie Leforestier, publié sur le site de Marsactu (https://marsactu.fr/bref/le-rapporteur-public-du-tribunal-administratif-va-demander-lannulation-du-ppp-des-ecoles/), le 29 Janvier 2019

Le rapporteur public du tribunal administratif demande l’annulation du partenariat public-privé (PPP) pour la reconstruction de 34 écoles marseillaises, annonce La Provence. Le collectif “Marseille contre les PPP” attaque la délibération initiale de la Ville de Marseille prise en conseil municipal le 16 octobre 2017 [Voir le dossier de Marsactu sur le sujet].

L’audience a eu lieu ce mardi matin. Ce magistrat y a explicité les raisons juridiques de cet avis qui doit éclairer la décision finale. Les conclusions du rapporteur public sont le plus souvent suivies par le tribunal. Le jugement sera rendu le 12 février.

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Chantier en cours à l’école de la Viste : la France insoumise devancée par la Ville ?

Rédaction de Marsactu 19 Juil 2018, pour voir le site en ligne : https://marsactu.fr/bref/chantier-en-cours-a-lecole-de-la-viste-la-france-insoumise-devancee-par-la-ville/


Surprise ! Après avoir officiellement mis en demeure la France insoumise de ne pas entreprendre de travaux au sein de l’école de La Viste (15e), la Ville aurait mandaté deux grapheurs pour y réaliser une fresque. C’est en tout cas ce qu’affirment les deux jeunes gens à Marsactu qui s’est rendu sur place. Pour l’heure, la Ville n’a pas souhaité confirmer ou commenter ce nouvel élément d’un feuilleton estival (lire notre article). Ce jeudi, elle avait publié un long communiqué dans lequel elle soulignait le caractère illégal d’une “intrusion dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement scolaire public”. “Et ce d’autant que l’école maternelle publique de la Viste Bousquet accueille tous les jours, et de fait le vendredi 20 juillet, un centre aéré associatif”, indiquait également le communiqué.

Les responsables du centre social Del Rio, présents sur place, soulignent quant à eux le caractère intempestif d’un chantier. Ils ont ainsi collé des affichettes demandant aux parents de venir chercher leurs enfants “en raison de ces travaux non prévus”. “Nous n’étions au courant de rien, indique le directeur adjoint du centre social. Le minimum est de prévenir”. Des travaux de rénovations doivent effectivement avoir lieu cet été pour la remise en état de quatre classes maternelles (électricité, faux plafonds), selon le dernier communiqué de la Ville de Marseille. Il se pourrait que ce chantier commence dès aujourd’hui, précipité par l’action de la France insoumise*. Quant au parent d’élève, militant de la France Insoumise, Sébastien Delogu qui a découvert ce chantier cet après midi, il jubile : “On va rester devant demain si les flics nous accueillent. Le principal c’est que ça soit la mairie qui fasse les travaux. Nous on est là en tant que citoyens pour mettre la pression. Mon but principal c’est que les enfants à la rentrée arrivent dans une école digne.”

* modifié le jeudi 19 juillet à 18h25

Alice Mugnier (avec B.G.)

Marsactu : Des militants de la France insoumise lancent une cagnotte pour rénover une école publique

Ecole de la Viste : les parents d’élèves et la France insoumise vont faire les travaux d’entretien courant face à l’incompétence et le manque de réalisme de notre commune. Mme Casanova exprime que ces travaux n’ont pas été faits car une réhabilitation est prévue. Ce qui confirme la strategie immbiliere mauvaise et dangereuse qui consiste à ne faire aucun entretien courant et attendre une programmation de gros entretien. Une strategie immobilière qui peut etre utilisee dans le monde industriel (construction d’un entreprot pour une durée de vie progammee et budgetee sur 30 ans) mais en aucun cas pour des bâtiments publics qui plus est des écoles ! Ces parents ont raison de faire de l’ingérence ! Comment Mme Casanova peut dire que c’est un simple probleme de calendrier ! Ça fait des années que cette école se dégrade… c’est une honte Mme Casanova ! Au lieu de passer votre temps à remercier Mr Le Maire sur son action formidââble pour les écoles, vous sortiriez grandie en démissionnant … 22 ans de gestion …. et toujours les mêmes reponses : problème de calendrier, Marseille bashing et même la faute aux élèves qui sont mal éduqués……

¯\_(ツ)_/¯

#PPP #Ecole #Marseille #CoucouOnEstLà

Voici l’excellent article de Marsactu :

Des militants de la France insoumise lancent une cagnotte pour rénover une école publique

Face à la dégradation de l’école La Viste Bousquet dans le 15e arrondissement, des parents d’élèves ont décidé de se mobiliser. En cause : le retard des travaux de réhabilitation, prévus pour février 2019. Accompagnés d’un groupe d’action de la France insoumise, ces parents vont mener une action symbolique en repeignant les murs de l’école.

Gymnase de l’école La Viste ©AM

« Les parents d’élèves n’en peuvent plus, il faut des travaux avant la rentrée de septembre », lance Sébastien Delogu, dont la sa fille est scolarisée à l’école La Viste Bousquet, dans le 15e arrondissement. Pour remédier au mauvais état de l’école maternelle, un groupe d’action de la France insoumise, dont Sébastien Delogu fait partie, a décidé de prendre les devants et d’auto-organiser une « action solidaire ». Les 20 et 21 juillet prochains, les parents d’élèves, les habitants du quartier et les militants comptent repeindre eux-mêmes les murs tagués de l’école maternelle et du gymnase.

« Je ne veux pas qu’on me résume à mon militantisme. Aujourd’hui je me mobilise avant tout en tant que parent d’élève. On ne peut plus accepter ça pour nos enfants » explique Sébastien Delogu qui a lancé une « cagnotte solidaire » afin de récolter des fonds pour la rénovation de l’école. Objectif à atteindre : 5 000 euros. Aujourd’hui, elle comptabilise une centaine de participations et plus de 4 500 euros récoltés. Un vrai succès en seulement une petite dizaine de jours. Une somme qui doit permettre, comme l’indiquent les parents d’élèves sur la plateforme de financement participatif, de refaire les peintures de l’école maternelle et du gymnase, de faire des plantation, d’acheter des bancs, voire de changer le grillage qui présente des trous béants. « On va prouver à la Ville qu’avec un petit budget, on peut faire de très belles choses. Mais on ne manquera pas de leur envoyer la facture », explique Sébastien Delogu.

Une opération symbolique de ce que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon veut instiller à Marseille : pallier les manques publiques par la mobilisation citoyenne. « Quand les parents organisent le financement « public » des écoles dans les quartiers… » tweete Raquel Garrido en partageant le lien de la cagnotte.

« EN FAIRE UN EXEMPLE NATIONAL »

Lorsqu’il fait visiter les abords de l’école, Sébastien Delogu est accompagné de Lise Maillard, l’assistante parlementaire de Jean-Luc Mélenchon. Le duo est très enthousiaste. Ils sont convaincus que cette « action citoyenne » sera une « réussite ». À supposer qu’elle puisse avoir lieu, car les murs à peindre se trouvent à l’intérieur de l’enceinte d’une école publique. Si l’accès est rendu possible par des trous dans la clôture, il n’est pas sûr que la municipalité laisse agir les militants. « Si des forces de police nous attendent vendredi, nous seront bien sûr obligés d’obtempérer », admet Sébastien Delogu, qui avoue à demi-mot qu’ils reviendront autant de fois que nécessaire pour se faire entendre.

« Il ne s’agit pas d’une simple action de communication coup de poing », assure Lise Maillard, qui milite aux côtés de Jean-Luc Mélenchon depuis 2012. « On ne va pas juste poser une pierre symbolique, on compte quand même repeindre toute une école », justifie-t-elle. Pourtant ce type d’action correspond pleinement au canevas militant annoncé l’an dernier. Lors des « Amfis d’été » de la France insoumise, elle déclarait à Marsactu « Jean-Luc Mélenchon a salué les initiatives d’auto-organisation propres à Marseille. L’idée pour la France insoumise, c’est de donner un coup de main. On essaye de se mettre au service de la société ». Objectif : alimenter le « cratère marseillais » prêt à exploser théorisé par le leader de la France insoumise. Lors de son premier bilan de mandat, le député a évoqué à plusieurs reprises le cas de La Viste. « On compte en faire un exemple national si c’est une réussite » conclut Lise Maillard.

RÉNOVATION À VENIR

Comme les images diffusées sur les réseaux sociaux le montrent, l’école maternelle est en piteux état. Mais est-elle réellement « abandonnée par la municipalité » comme le martèle Sébastien Delogu ? Interrogée par le journal 20 Minutes, Danielle Casanova, adjointe LR en charge de l’éducation, reconnaît que l’école n’est pas dans un état satisfaisant mais oppose une question de calendrier. Selon elle, il serait inopportun de réaliser des travaux cet été car une « restructuration » est programmée de longue date.

Le quartier de La Viste fait en effet l’objet d’un projet de rénovation urbaine (PRU) depuis 2011, dont l’un des objectifs est la requalification du groupe scolaire. Celle-ci comprend notamment la division du long bâtiment de béton en deux écoles, maternelle et élémentaire, pour en faciliter le fonctionnement, la création d’une nouvelle entrée qui débouchera sur un espace public aménagé rue Dourian, le remplacement des clôtures et la réfection complète des façades.

Perspectives du futur groupe scolaire ©i-LOT Architecture&MarseilleRénovationUrbaine
Perspectives du futur groupe scolaire ©i-LOT Architecture&MarseilleRénovationUrbaine

La requalification aurait même déjà débuté avec le remplacement début mars du grillage de l’école maternelle par des clôtures à barreaux et la pose d’une nouveau portail extérieur. L’école ne sera pas détruite car « le bâtiment en lui-même est correct, il faut juste le moderniser », explique Arlette Fructus, adjointe UDI en charge de la rénovation urbaine. Les enfants pourront ainsi poursuivre leur scolarité sur le site durant la phase de réhabilitation, les travaux se déroulant principalement durant les vacances scolaires. Mais pas tout de suite…

DÉCALAGE DE L’INFORMATION

Initialement prévus pour novembre 2018, les travaux débuteront in fine en février 2019 : « le permis de construire qui a été déposé n’a pas été obtenu car la Seramm a émis un avis négatif, cela retarde un peu la mise au point du dossier et décale le calendrier » explique Arlette Fructus. Pour les parents, ce délai n’est pas acceptable. « Il n’y a pas d’arrangement possible : les travaux doivent être effectués avant la rentrée prochaine »,affirme Sébastien Delogu.

Il dénonce en même temps le « silence de la mairie » : « nous on demande de la communication entre la municipalité et les citoyens« . Outre la question du calendrier, l’incompréhension se focalise sur la portée des travaux : si les deux niveaux du groupe scolaire sont concernés par l’effort d’embellissement, ce n’est semble-t-il pas le cas du gymnase attenant, ni terrain de sports abandonné.

Carte du groupe scolaire La Viste Bousquet ©NG
Carte du groupe scolaire La Viste Bousquet et tracé du chemin informel emprunté par les riverains ©NG

GRILLAGE TROUÉ ET CHEMIN INFORMEL

La tension se cristallise autour de la question du grillage qui menacerait directement la sécurité des enfants, selon les parents d’élèves. « C’est un vrai panier percé : n’importe quel inconnu peut s’introduire dans l’école » explique Sébastien Delogu. De nombreux trous existent en effet dans les grillages qui bordent l’enceinte du groupe scolaire et le portail à barreau installée début mars a déjà été forcé. Ce n’est pas le cas de l’école elle-même mais de la clôture extérieure qui permet l’accès au gymnase et à l’ancien terrain de sports. Et si le nouveau portail est cassé, c’est qu’il est sur le tracé d’un cheminement piéton informel.

Porte cassée de l'école maternelle La Viste Bousquet ©AM
Porte cassée de l’école maternelle La Viste Bousquet ©AM

En effet, de nombreux habitants passent par là pour accéder à l’avenue de La Viste depuis les bâtiments de la cité du même nom, un grand ensemble des années 1960 situé en contrebas, en évitant la rue Dourian. De grands trous dans les grillages permettent de rejoindre les deux côtés. Le chemin est d’autant plus emprunté que plus de la moitié des élèves de l’école élémentaire habiteraient dans les bâtiments de la cité voisine. Cet usage piéton était déjà signalé lors de la concertation réalisée par la Compagnie des rêves urbains en 2014 sur l’école La Viste Bousquet.

Trou dans le grillage près de l'entrée de l'école maternelle ©AM
Trou dans le grillage près de l’entrée de l’école maternelle ©AM

Ce chemin informel met en lumière un « besoin très fort d’avoir une liaison piétonne accessible à tous entre le bas et le haut du quartier de La Viste. L’aménagement de ce chemin et sa mise en sécurité pourrait aussi résoudre les problèmes d’intrusions dans l’enceinte de l’école », peut-on lire dans le diagnostic de la concertation menée par la Compagnie des rêves urbains. Cet usage quotidien questionne aussi directement la durabilité des travaux. Si le site n’est pas sécurisé avec des clôtures à barreaux sur l’ensemble des abords, il y a fort à parier que les grillages seront troués à nouveau. Du côté de Marseille rénovation urbaine, on reconnaît que cet enjeu doit être pris en compte : « il faut voir si on peut faire quelque chose car c’est assurément un usage du quartier ».

« Nous souhaitons que notre action puisse permettre de faire réagir la municipalité qui, nous l’espérons, changera le grillage avant la rentrée prochaine », explique Sébastien Delogu. Arlette Fructus s’est déjà engagée en ce sens. « S’il a un problème de sécurité, c’est évident qu’il faut intervenir. La sécurisation du grillage côté rue sera donc effectuée pour la rentrée prochaine« , assure-t-elle. Une manière de désamorcer par avance l’initiative du groupe d’action France insoumise qui risque de faire parler, une fois le souffle de la coupe du monde retombé. De quoi en tout cas inquiéter l’élue en charge de la rénovation urbaine : « On est déjà tous mobilisés sur la question. Maintenant j’espère que les Insoumis ne vont pas mettre la révolution là où justement on doit apaiser les parents d’élèves ! 

Les députés En marche de Marseille veulent d’inviter dans le débat sur le PPP des écoles

Un milliard d’euros, une trentaine d’écoles concernées, plusieurs recours en justice : le méga partenariat public-privé lancé par la Ville de Marseille interpelle les quatre députés marseillais de la République en marche. Après un entretien avec Jean-Claude Gaudin fin avril, ils annoncent dans un communiqué leur intention d’« auditionner les principaux acteurs du plan École d’Avenir porté par la mairie centrale avant l’été 2018 ». Si les services municipaux ont accepté de jouer le jeu, les multiples opposants au projet seront également entendus.

Une manière « de se faire une idée globale » et de forger une position commune, commente Claire Pitollat, députée de la 2e circonscription (7e et 8e arrondissements). Et ainsi de répondre aux attentes : « Cela part du fait que l’on est très sollicités sur ce sujet par nos administrés. Les parents d’élèves sont globalement assez inquiets », glisse-t-elle.

Quant au débouché politique de la démarche, les députés n’ont par définition que peu de prise sur cette compétence municipale. Mais « le cas échéant s’il faut toquer à la porte de l’État pour obtenir un autre financement, pourquoi pas ? », avance-t-elle.