Écrit par Catherine Walgenwitz mardi 19 février 2019, pour La Marseillaise
http://www.lamarseillaise.fr/marseille/education/75062-a-qui-se-destine-la-cite-scolaire-internationale-de-marseille
Avec le projet de loi pour une « école de la confiance », feu vert a été donné à la création d’écoles internationales. Un projet de cité scolaire internationale est déjà programmé à Marseille, dont les travaux débuteront en 2020. Considérant que l’absence d’enseignement international à Marseille est une « anomalie dans l’une des villes les plus cosmopolites de France », en juin 2018, la Région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur annonce la construction d’une cité scolaire internationale.
Dans une ville réputée pour l’état de ses écoles vétustes,
Département et Ville de Marseille se mettent autour de la table avec la
Région, pilote d’un projet dont l’implantation est prévue en plein cœur
du nouveau quartier Euroméditeranée.Pile à l’endroit où devait être
construite une université régionale des métiers prévue par l’ancienne
majorité de gauche.À son arrivée à la tête de la Région, Renaud
Muselier, président LR avait mis un terme définitif au Campus A, au
motif que la collectivité était écartée de la formation professionnelle
par le gouvernement Macron.
Recherche de mixité ?
« L’appel d’offres a été lancé et on devrait connaître le nom du
lauréat du marché au second semestre et un début des travaux début 2020
», avance la Région. Ce projet est né bien avant la loi Blanquer pour
une « école de la confiance ».Adopté la semaine dernière par
l’Assemblée nationale, le texte prévoit la création de nouvelles écoles
internationales, dont la philosophie est de « tirer l’ensemble du
système vers le haut », selon le ministre de l’éducation, alors que les
syndicats ont dénoncé des écoles « pour milieux favorisés ».
Paradoxe, c’est non loin des écoles et des quartiers les plus pauvres de la ville que cette réalisation verra le jour.
La
structure pédagogique définie par le Rectorat d’Aix-Marseille
concernera 2 100 élèves (900 à 1 000 lycéens, 700 collégiens et 400
élèves en élémentaire) et devrait s’ouvrir aux enfants du secteur. Mais
combien de places leur seront réservées ? Dans ces établissements dits
d’excellence qui permettront de suivre une scolarité multilingue, de la
maternelle au bac, r.ien ne dit que ces écoles vont rechercher la
mixité. Financés par les collectivités, ces établissements pourront
aussi recevoir des fonds privés, issus de dons ou de legs. Le coût de la
cité scolaire de Marseille de l’ordre de 99 352 000 euros fera l’objet
d’un cofinancement entre les différentes collectivités. L’état d’esprit
qui sous tend dans ces écoles de l’excellence fait craindre une
concurrence entre ce type d’établissements financés par des fonds
publics et privés avec d’autres collèges et lycées publics. En somme,
une école à deux vitesses.