Vélodrome : et si l’#OM ne payait plus le loyer ?

Article paru sur la Marseillaise le 30 mai 2018, pour voir l’article sur le site, c’est par ici : http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/70306-velodrome-et-si-l-om-ne-payait-plus-le-loyer

L’OM souhaite prendre la main sur l’enceinte du boulevard Michelet, rénovée elle aussi dans le cadre d’un Partenariat Public Privé. En discussions ardues avec le gestionnaire, le club de foot agite la menace de bâtir son propre stade.

Depuis 80 ans, les supporters de l’OM se rendent au stade Vélodrome pour assister aux rencontres du club marseillais. L’enceinte du boulevard Michelet a connu plusieurs rénovations. La dernière, réalisée en vue de l’Euro 2016, a été livrée à l’été 2014. Tout le monde s’accorde à dire que c’est une réussite architecturale et technique. Mais financière, beaucoup en doutent. La Ville a eu recours à un partenariat public privé (PPP) signé avec le groupe Bouygues, via sa filiale Arema, qui court jusqu’en 2045.

Outre le montage pour le coût des travaux (268 millions d’euros), c’est aujourd’hui son aspect technique qui pose problème. Car l’OM n’a quasiment aucune emprise sur le stade alors que c’est son outil de travail. Un état de fait dénoncé par le nouveau propriétaire, Franck Mc Court et son président, Jacques-Henri Eyraud. Ce dernier se répand dans les médias pour revendiquer la gestion exclusive du Vélodrome et réaliser des investissements aujourd’hui bloqués par Arema.

« Si l’on ne sent pas la volonté de tous de tirer dans le même sens, on en tirera les conclusions », s’agaçait, en milieu de semaine, le président du club. Avant d’enfoncer le clou, ce week-end, dans la Provence : « Toutes les options sont sur la table, y compris celle de construire notre propre stade ». « Je n’y crois pas du tout, que serait l’OM sans son stade historique? », veut croire Roland Blum, adjoint (LR) aux finances, même s’il reconnaît que « tout est juridiquement possible ».

Une vente… Après 2020?

L’hypothèse d’un stade, même hors de Marseille, est réelle mais ressemble surtout à un coup de pression du club en pleine négociations avec Arema. « Il faut impérativement qu’elles soient conclues avant juin », note l’adjoint.

Si d’aventure, l’OM quittait le Vélodrome, la municipalité aurait un trou annuel à combler d’environ 6 millions d’euros, qui correspond au loyer (5 millions de part fixe avec une part variable plafonnée à 9). « Si le stade coûte 12 ou 13 millions d’euros pour accueillir 4 concerts ce serait le scandale du siècle », s’alarme Benoît Payan. Le président du groupe socialiste au conseil municipal parle d’un « PPP mal ficelé ».

« Il a été conçu au moment du décès de Robert Louis-Dreyfus, son épouse voulait déjà vendre, donc l’OM n’y a pas été associé », rappelle Roland Blum. Un pêché originel. « Si c’était à refaire, on mettrait l’OM dans le circuit dès le départ », concède-t-il. Tandis que Benoît Payan milite « pour sortir du PPP et vendre le stade au club », l’adjoint aux finances coupe court : « Capitalistiquement parlant, le montage avec Arema doit demeurer mais il y aurait de la cohérence à avoir un contrat de gestion entre eux et l’OM ». Quant à la vente pure du stade, le maire s’y refuse. Le sujet reviendra forcément après 2020.

Florent de Corbier

Marseille : réunion d’un collectif contre la privatisation des écoles

Le collectif d’enseignants, parents d’élèves, syndicats du bâtiment et d’architecte, opposé à la réalisation par le privé des rénovations d’écoles se réunit ce vendredi soir. Alors que la Ville de Marseille a lancé l’appel à candidatures, point d’étape sur cette question cruciale pour le sort des bâtiments scolaires et les finances locales.

Écrit par  pour la Marseillaise, l’article peut être lu ici  : http://www.lamarseillaise.fr/marseille/education/69961-reunion-ce-soir-contre-la-privatisation-des-ecoles

Difficile de rester passif sur un dossier à un milliard d’euros. Quelques jours après la rentrée scolaire, professionnels du bâtiment, des architectes, syndicats d’enseignants ou parents d’élèves composant le collectif contre le partenariat public-privé (PPP) des écoles se retrouvent ce soir pour faire le point. Depuis un mois et l’organisation d’un débat puis d’une manifestation en amont du conseil municipal, beaucoup de choses ont évolué.

Premier élément, la municipalité a lancé, le 24 avril, les appels à candidatures pour sélectionner les groupements qui réaliseront la rénovation-reconstrcution-construction des 34 écoles. Et ce dans le cadre d’un PPP à 1,04 milliard d’euros. Trois vagues de travaux sont prévues jusqu’en 2025. La Ville versera ensuite des loyers, d’environ 41 millions d’euros par an pendant 25 ans. Les candidats ont jusqu’au 15 juin pour se manifester. La municipalité en retiendra quatre, sur des critères techniques (70%) et financiers (30%). Ils concourront ensuite à partir du 1er septembre pour l’attribution finale -début 2019- d’un à trois marchés.

 

Les directeurs d’écoles seront informés par courrier

Du moins en théorie car d’ici là, la justice devrait avoir statuée sur les trois recours déposés. « On attend les décisions de justice d’ici à quelques semaines », indique Pierre-Marie Ganozzi, secrétaire général de la FSU, et membre du collectif « On espère que la justice aura rendu son verdict avant les vacances scolaires, même si la fin de l’année n’est pas une fin en soi du combat », précise-t-il. Nul doute qu’une décision avant la fin juin, période du prochain conseil municipal, aurait de quoi alimenter les débats.

Le collectif, qui malgré deux demandes de rencontres avec le maire n’a pas eu de réponses, travaillera ce soir sur ses deux prochaines actions ce mois-ci. Une, encore secrète, et l’autre, prévue le vendredi 18 mai, à l’occasion de la journée des écoles organisée par le MPE (Mouvement des parents d’élèves). « Les PPP seront le thème cette année afin d’informer les parents », indique Pierre-Marie Ganozzi. Car, pour l’heure, il ne faut pas compter sur la municipalité pour le faire. « Elle voulait laisser tout ça en catimini, or en portant ce débat et faire en sorte qu’un maximum de Marseillais soient au courant, on les met en difficulté », se félicite-t-il.

Silencieuse sur le dossier pour encore un bon mois, et la présentation traditionnelle en juin de la prochaine rentrée scolaire, la Ville, via son DGS, confiait il y a un mois avoir « beaucoup de marge de progression sur l’explication du dispositif ». Un sentiment partagé par Jean-Marc Coppola. Le 24 avril, le conseiller municipal (PCF) redemandait, par courriel, à l’adjointe à l’Éducation, une note explicative sur ces PPP. La réponse de Danièle Casanova (LR), est arrivée il y a une semaine, le renvoyant aux dossiers déjà fournis en séance municipale et à l’appel d’offres en cours. « Chaque directeur d’école concerné par la 1ère vague de démolitions reconstructions va être informé par courrier dès la rentrée des vacances scolaires », ajoutait tout de même l’adjointe à l’Éducation.

« Elle se moque de moi ou alors elle est gênée voire dépassée par un sujet complexe et polémique, commente Jean-Marc Coppola. Ce sujet risque d’empoisonner la majorité municipale… » Après le député Jean-Luc Mélenchon (LFI), les 4 parlementaires LREM marseillais se sont aussi saisis de la question.

Florent de Corbier

« Tout le monde peut se tromper, Jean-Claude Gaudin doit renoncer au PPP » sur les écoles marseillaises

« Tout le monde peut se tromper, Jean-Claude Gaudin doit renoncer au PPP » sur les écoles marselilaises
Écrit par  Catherine Walgenwitz pour La Marseillaise, samedi 28 avril 2018 17:45

Entretien avec Patrick Verbauwen, président du syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône.

Avec le soutien de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), du Syndicat national des entreprises du second œuvre (SNSO), des Conseils national et régional de l’ordre des architectes (Croa), le syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône a déposé le 11 avril, une requête auprès du tribunal administratif de Marseille, pour demander à la Ville de Marseille de renoncer au marché de partenariat publique privé (PPP) pour la rénovation et construction de 34 écoles marseillaises.

Après avoir adressé un recours gracieux auprès de la Ville de Marseille, resté sans réponse, pour quelles raisons avez-vous décidé de repartir au combat ?
L’ordre des architectes avait déjà déposé le 13 décembre une requête auprès du tribunal administratif et du préfet pour faire annuler la décision marseillaise. La démarche coïncidait avec celle de trois contribuables marseillais. En ce qui nous concerne, nous avions formulé une demande d’abandon au maire, en expliquant que tout le monde pouvait se tromper et que nous ne lui en voulions pas. On a attendu sa réponse, qui a été tacitement rejetée, donc nous avons a déposé le 13 avril une requête au tribunal administratif de Marseille. Puis, nous avons adressé au nom du collectif une demande d’audience.

Vendredi dernier, nous apprenions qu’un appel à candidatures avait été lancé pour un partenariat public privé (PPP), pour un projet dénommé « Plan école d’avenir ». Ce qui veut dire « circulez, il n’y a rien à voir ». Un dialogue compétitif va se restreindre autour de 3 ou 4 candidats, d’ici au 15 juin. Comme aucune requête n’est suspensive, pour la Ville il n’y a pas l’ombre d’un problème. Elle ignore la force de notre mouvement qui dépasse toutes les frontières, tous les clivages. Citoyens, usagers, parents d’élèves, enseignants, tout un corps de gens du bâtiment ont vu que la ficelle était un peu trop grosse. Le PPP n’est pas un épiphénomène. Il va coûter très cher à la collectivité. Les enfants qui iront dans ces écoles le paieront pendant 20 ans.

Nous avions découvert avec la Capeb que ce mode de financement aura des impacts sur la formation, puisque 60% des artisans du bâtiment conduisent la formation en alternance des jeunes compagnons. Pour construire des écoles, on va démanteler des réseaux d’apprentissage.

 

Ce plan à 1 milliard pour les écoles est presque passé inaperçu. Est-ce surprenant ?
Je ne vais pas faire un cours de psychanalyse. Mais j’aurai quand même tendance à dire, certes le PPP a un coût, mais le coup de ne rien dire, est assez édifiant. En tant que groupement d’acteurs du bâtiment, il était important de faire appel à la justice. Maintenant, c’est au magistrat de prendre connaissance de tout le poids de ce dossier. Un poids financier. C’est tout simplement un passif pour lequel les chantres de Bercy, des élus, sont favorables. La plupart des gens qui sont un peu raisonnables, y compris la Cour des comptes européenne conseille à ses états membres d’abandonner cette procédure, trop coûteuse.

Je ne voudrais pas offusquer Monsieur le maire mais les PPP me font penser à une procédure de paresseux. Sans doute est-ce parce qu’on ne lui a pas présenté les choses de la bonne manière. La procédure n’a d’ailleurs pas été vraiment explicitée aux conseillers municipaux de l’opposition comme de la majorité. Il a fallu que quelques-uns dans l’opposition s’en saisissent pour comprendre ce qu’il se passait. On se cache souvent derrière le fait que le dossier est technique et compliqué. Ce qui permet d’entériner bien des choses. Ce n’est pas sérieux.

 

Vous indiquez dans votre requête que les élus sont souvent mal informés. Vous parlez d’erreur d’évaluation. N’est-ce pas exagéré ?
On a regardé ce que l’on a bien voulu nous montrer. Ce qu’on a reçu on l’a lu, on l’a vérifié. Et nous avons trouvé des choses assez invraisemblables. Comment peut-on introduire le facteur risque et le faire changer de camp ? Pour tuer son chien, on dit qu’il a la rage. Ce n’est pas recevable. D’autant plus que lorsque l’on a demandé des explications au sujet de la faisabilité, nous n’avons pas été entendus.

 

Depuis que l’appel d’offres est paru, que pouvez-vous encore espérer ?
Nous n’avons plus que ça : espérer. Il parait qu’il faut laisser la justice faire son travail. J’espère que nous lui avons suffisamment donné d’éléments pour lui faciliter la compréhension des choses. Si elle a des questions à nous poser, j’espère qu’elle va en abuser. Nous avons espoir que cela aboutisse à quelque chose. A minima, à un redressement de la situation, car dans cette affaire, il y a un déni d’information. Compte tenu de notre expérience dans le bâtiment, nous sommes assez bien placés pour pouvoir l’affirmer.

 

De quelle manière selon vous le recours au PPP aurait-il pu être évité ?
On peut démontrer qu’une deuxième vie est possible. Un plan Marshall doit fonctionner pour tous les types d’école, y compris les non Pailleron qui présentent des anomalies. Il serait salutaire de réhabiliter, car il y a une stratégie d’attaque de désossage, de nettoyage de ces structures acier. Elles ont toutes été floquées, après les incidents de type Pailleron, ce qui d’ailleurs en partie les a protégées contre la corrosion.

Ces bâtiments, on peut même les rendre vertueux d’un point de vue énergétique. Là aussi je parlerai volontiers de paresse. Les grands groupes ont une logique. Sorte de rouleau compresseur avec une méthodologie plus affinée qui permet de répondre évidement dans une configuration neuve. Or ce que nous proposons, c’est le réemploi. On n’est plus dans la dépense à outrance de matériaux que l’on n’a pas. Faisons sobre. Oui, nous proposons au maire de passer par un plan Marshall de diagnostic, d’état des lieux de l’ensemble des 444 écoles de la ville. Il est possible que la grande majorité puisse avoir une seconde chance. Il me semble que c’est important de rappeler qu’une autre voie possible.

Réalisé par C.W.

Le front anti-PPP des écoles fait toujours corps contre la Ville

Écrit par  Florent De Corbier pour La Marseillaise, samedi 7 avril 2018 17:12, cliquez ici pour le consulter sur le site de La Marseillaise

À l’initiative inédite de syndicats d’enseignants, du bâtiments, des architectes et de parents d’élèves, une réunion publique a eu lieu contre le projet de rénovation d’écoles par le privé. Mais face à une majorité qui semble inflexible, la mobilisation doit s’intensifier pour rallier encore plus de monde à leur cause.

Ils seront encore là ce lundi, en amont du conseil municipal. Comme celui d’avant en février. Et comme, certainement, à ceux à venir. Le collectif contre le PPP des écoles affiche sa détermination. Elle est aussi forte que celle que met la municipalité à défendre son choix (lire ci-dessous) pour la rénovation et construction d’une trentaine d’écoles.

En octobre dernier, la majorité de Jean-Claude Gaudin (LR) a opté pour un « marché de partenariat », c’est-à-dire la nouvelle mouture des partenariats public-privé (PPP), afin de démolir 31 écoles GEEP et les remplacer par 28 autres neuves quelles s’ajoutent la construction de 6 nouveaux établissements. Et ce pour la « modique » somme de 1,04 milliard d’euros. Trois vagues de travaux sont prévues jusqu’en 2025. La Ville versera ensuite des loyers, d’environ 41 millions d’euros par an pendant 25 ans. Voilà le tableau posé. Sauf qu’au départ, la maîtrise d’ouvrage publique est présentée comme moins chère de 93ME. Mais en y ajoutant la notion de risque, le privé, en bout de course, est mieux disant de 63ME.

Depuis cet état de fait politique, un front commun inédit s’est constitué pour s’opposer à cette confiscation. « Ce n’est pas possible que les Marseillais soient dessaisis de cette question de rénovation, tout se fait en catimini », déplore Pierre-Marie Ganozzi. Le secrétaire général de la FSU était, jeudi soir, aux commandes partagées d’une réunion publique sur le sujet. À ses côtés d’autres syndicats de l’enseignement mais aussi de l’architecture et des entreprises du second oeuvre. Sans oublier le Mouvement des parents d’élèves (MPE) et plusieurs partis politiques (PS, PCF, FI…). Bref, un collectif hétéroclite mais donc mu par la même cause.

« Arrêter cette stupidité »

« Le dossier a été fait avec une grande légèreté comme l’absence totale d’éléments concernant les profils des partenaires privés », dénonce un avocat, qui a déposé, « en tant que citoyen », un recours contre ce PPP. Il conteste notamment la notion de risque « malhonnête intellectuellement et exagérée » car la construction d’écoles « n’est pas une opération complexe» . Du côté de la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment, on craint de passer à côté de le manne financière d’un tel chantier, « c’est un frein pour nous d’accéder au marché ». Le syndicat des architectes des Bouches-du-Rhône démonte l’argument municipal selon lequel l’État a validé le montage. « Normal, FIN INFRA rattaché à Bercy est une sorte de promoteur pour ce type d’opération ».

De nombreux intervenants ont également rappelé que les PPP n’avaient plus la cote, étant fustigés par la cour européenne des comptes, « qui n’a rien de gauchiste », souligne l’un d’eux. « Une privatisation à outrance des ressources publiques », dénonce un autre. Certains craignent que la Ville n’ait plus aucun moyens derrière pour investir sur les 410 écoles restantes. « Parallèlement à la démarche des GEEP, nous continuerons notre démarche de créations d’écoles d’une dizaine sur 10 ans », assure Jean-Claude Gondard, directeur général des services, interrogé vendredi. Ce PPP peut être également perçu comme un élément supplémentaire d’une politique libérale « de vente du patrimoine commun, une logique que l’on retrouve dans le PLU », relève Jean-François Ceruti, président d’un centre-ville pour tous.

Se pose désormais la question de la suite. « Seule une large mobilisation démocratique pourra arrêter cette stupidité alors que la Ville joue la montre pour rendre le processus irréversible », estime l’avocat-citoyen. « Il faut faire connaître le mouvement, les parents doivent se positionner contre le PPP », prévient Séverine Gil, présidente du MPE. « Un effet boule de neige », souhaité par Pierre-Marie Ganozzi. Des actions devant les écoles sont annoncées. La bataille de l’opinion publique sera primordiale. Avant que la Ville ne délibère à nouveau et lancer ses appels d’offres.

Florent de Corbier

Marseille : un front uni bétonne son refus du partenariat public-privé pour les écoles

Écrit par  Catherine Walgenwitz, mercredi 4 avril 2018 08:15, publié sur le site de La Marseillaise

 Un collectif agit pour une prise de conscience citoyenne au plan de construction de 34 écoles à un milliard à Marseille. Il organise jeudi 5 avril une réunion publique, pour que les écoles ne deviennent pas des pompes à fric.

A Marseille, un scandale peut en cacher un autre. Après celui sur l’état de vétusté des écoles qui avait défrayé la chronique, voilà que se prépare un nouveau scandale à l’échelle communale.

«L’affaire» à un milliard pour la construction de 34 écoles d’ici 2025 sur les 434 que compte la ville pourrait faire grand bruit, depuis qu’un collectif qui comprend aussi bien des syndicats enseignants, des parents d’élèves, des architectes, avocats, élus du PCF et du PS, professionnels du BTP a décidé de porter l’affaire sur la place publique.

Il s’agit de ne pas laisser sous silence cette vaste opération financière, dont le montage est jugé inacceptable pour ses opposants et dont l’efficacité souvent encensé par les politiques en Europe, présente «de nombreuses lacunes et des avantages limités», selon la Cour des comptes européenne.

«Le politique se dessaisit d’une opération qu’elle aurait pu mener dans le cadre d’une maîtrise d’ouvrage publique,» plaide Christian Bruschi. L’avocat honoraire fait parti des trois marseillais qui ont porté l’affaire en justice. Dans leur argumentaire, ils révèlent que l’opération si elle était restée dans le domaine public coûterait 100 millions d’euros moins cher qu’un PPP.

«Pompe à pognon public»

Un montage baptisé «Pompe à pognon public», par le secrétaire général de la FSU, Pierre-Marie Ganozzi et qui devra être supporté, comme pour le stade Vélodrome par des générations de marseillais. Une décision qui aurait même étonnée, voir inquiétée le conseiller du Premier ministre, lors de son passage à Marseille au mois de décembre dernier.

Pour l’instant ni les adjoints au maire LR en charge des écoles, Danièle Casonava et Roland Blum en charge du budget n’ont souhaité donné suite à nos appels. «Selon eux tout a été évoqué au dernier conseil municipal, rien de nouveau ne l’a été depuis», rapporte le service de presse de la ville. Une majorité silencieuse, qui devra faire face à un collectif de citoyens particulièrement remonté.

Car ce PPP pourra difficilement masquer 25 ans d’une politique de la chaise vide de Jean-Claude Gaudin sur les écoles. Un sujet depuis devenu ultra sensible.

«Tout le monde a bien conscience que nous sommes tous solidaires et si on veut que les choses changent il faut présenter un front uni,» assure Pierre-Marie Ganozzi. Le collectif a écrit aux 120 Comités d’intérêts de quartier (CIQ) de la ville, distribué 4 000 tracts aux entrées de métro. «L’idée est de mettre en lumière ce dossier extrêmement sensible, il faut que tout le monde sache ce qui se décide actuellement pour l’avenir de nos enfants et ne pas être mis devant le fait accompli,» expose le syndicaliste.

Les appels d’offre seront lancés en septembre et le silence qui règne autour de cette affaire à un milliard pourrait mobiliser davantage. La réunion publique qui se tiendra jeudi sonnera sans doute le rappel. «Nous ne voulons pas que ce soit les multinationales qui en plus parfois ne payent pas leurs impôts en France bénéficient des ces marchés. Les Marseillais ne se résignent pas et veulent se saisir de sujets importants», assure Pierre-Marie Ganozzi.

Catherine Walgenwitz

Marseille : le projet de PPP pour les écoles mobilise

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Marseille : le projet de PPP pour les écoles mobilise

Écrit par  Catherine Walgenwitz, pour La Marseillaise, le jeudi 8 février 2018

L’action citoyenne se met en place pour faire reculer la municipalité marseillaise dans son projet de recours au PPP.. Photo archives C.W. L’utilisation de l’article, la reproduction, la diffusion est interdite – LMRS – (c) Copyright Journal La Marseillaise

Le recours de la ville à un partenariat public-privé (PPP) pour la rénovation des écoles à Marseille continue de provoquer des réactions. Syndicalistes, simples citoyens et élus amorcent le début d’une sensibilisation de l’opinion publique.

De simples citoyens, des syndicalistes de l’éducation (FSU, CGT, Solidaires, Unsa), des élus (PCF et PS) ou des architectes se sont rencontrés à plusieurs reprises à Marseille pour échanger sur les conséquences pour la ville et ses administrés d’un recours au partenariat public-privé (PPP) pour la reconstruction de 34 écoles de type Geep (Pailleron). Un chantier à plus d’un milliard d’euros, ce qui en fera le plus grand chantier de France de ce type pour les écoles publiques.

Après la lettre, adressée il y a deux mois au maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (LR), cosignée par l’ordre des architectes, la Confédération des artisans et petites entreprises du bâtiment (Capeb), le Syndicat national des entreprises du second œuvre (SNSO) et le Cinov, syndicat des professionnels de l’ingénierie et du conseil, pour demander l’abandon de la délibération sur le PPP, des contribuables marseillais déposent à leur tour un recours auprès du tribunal. Les initiatives ont un retentissement national, mais le collectif qui se réunissait mardi soir à la bourse du travail de Marseille veut davantage toucher l’opinion publique.

Une première initiative sera prise lundi matin à l’occasion de la séance du conseil municipal avec la distribution d’une lettre ouverte en direction des élus. Début d’une campagne de sensibilisation qui devrait se prolonger avec la tenue d’un débat et d’une conférence de presse.

Jean-Marc Coppola, conseiller municipal (PCF) qui participait à la rencontre mardi, explique qu’avec le recours au PPP, on généralise une pratique qui brade tout au privé. Et ce sont de grands groupes qui se gavent sur le dos des écoles publiques. On paye le prix fort de 25 ans de blocage de la politique de Jean-Claude Gaudin. « C’est un quart de siècle », réalise Babara Miret, professeure et syndiquée au Snuipp-FSU. Ce PPP concerne l’école, il s’agit « de la première obligation municipale », insiste-t-elle.

Privatisation rampante

La « privatisation » des établissements publics avait commencé sous Nicolas Sarkozy. « A cette époque, on faisait le bilan de ce qui se passait déjà en Grande-Bretagne », raconte l’architecte André Jollivet. Si l’ordre des architectes s’est clairement opposé au PPP, pour l’architecte marseillais se pose la question d’une architecture figée. « Le privé se fout de la pédagogie, il est là pour rentabiliser et ce n’est pas la meilleure des choses. » Un PPP est une opération coûteuse. Marseille en a déjà fait l’amère expérience avec le stade Vélodrome. Derrière un tel montage, « les Bouygues et Vinci vont se gaver. ça suffit, il faut retomber dans un équilibre plus simple et plus sain. C’est dans les écoles que se joue l’avenir des enfants », plaide André Jollivet.

Catherine Walgenwitz

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